Elles sont toutes belles, belles, belles !
Arrêtons notre fausse retenue quasi machiste et avouons-le, sans forfanterie : elles nous font toujours autant craquer !
Faisant fi de toute remarque féministe ou sexiste, nous nous retournons encore et toujours à leur passage, car elles sont toutes à la fois si sublimes et si différentes. Leurs robes sombres, claires ou colorées, embellissent nos vies … et cachent bien des désirs d’aventures. Elle, sportive en diable et tout de rouge vêtue, nous promet de belles embardées. Celle-là, plus enveloppée dans son ensemble gris, nous invite déjà à une rencontre feutrée.
Elles sont nos fantasmes, nos rêves, nos désirs mais croisent parfois nos chemins : ici, une tigresse italienne, là, une autre, jouant sur la classe sobre et raffinée d’un Nord qui l’a vu naitre, cette dernière enfin, dont l’asiatique silhouette pique nos besoins d’exotismes.
Car, c’est bien vrai, rugissante ou fantasque, classieuse ou dépensière, familiale ou économe, l’automobile moderne n’a rien perdu de ses charmes et en envoute plus d’un.
Le succès jamais démenti du Mondial de l’auto en est la preuve incontestée.
Oui mais qui dit grand amour dit aussi chagrin d’amour. En 2008, moi petit chroniqueur de province montagnard, avait osé s’étonner de l’ambiance totalement « électrique » de la précédente édition du salon. Le monde serait branché ou ne serait pas, entendions-nous à longueur d’allées de prototypes. Deux ans plus tard, alors que les premiers vrais modèles arrivent, force est de constater que l’atterrissage dans le monde non virtuel est un peu brutal.
Voir la vie en vert n’est pas si rose !
L’électrique est cher (encore) et l’autonomie faible : 150 km sans chauffage, clim, radio, éclairage et autres dévoreurs d’énergie, 90 km au mieux dans la réalité quotidienne. C’est comme si, vous partiez le matin avec votre jauge à essence sur la réserve : légèrement speedant ! Bref, pour 30000 euros, on s’achète une conscience verte mais pas la zénitude qui devrait aller avec ! Mais bon, on peut être optimiste : il ne reste plus qu’à doubler la capacité des batteries et à diviser leur prix par deux ! Je ne suis pas voyant, mais je prédis une épidémie de calvitie précoce chez les chercheurs électro- chimistes, qui vont s’arracher bien des cheveux pour atteindre ces objectifs.
A l’inverse, il y en a d’autres qui ont la banane après avoir réussi le super coup de faire du vrai neuf avec du véritable vieux. Je vous explique. Lorsque j’étais un gamin dans sa première décennie sur terre, assis à l’arrière de la Citroën traction, évidemment noire, de mon grand père, j’écoutais les conseils pour réussir le double débrayage. Je connaissais par cœur le mouvement des pieds et des mains de ce double pédalage, sans l’avoir jamais vu, pour cause de dossier de conducteur bien trop haut lorsque l’on n’a pas le droit de se lever de la banquette arrière et que la longueur cumulé des pieds à la tête ne doit pas dépasser les 3 pommes (la pomme est une unité de mesure de hauteur utilisée dans les temps anciens).
Donc j’étais hyper fier de maitriser la théorie de cette technique sophistiquée, que j’allais pouvoir mettre en œuvre auprès de l’examinateur de permis de conduire lors de ma deuxième décennie sur cette planète. Las ! L’arrivée de la modernité, sous la forme du synchroniseur de boite, avait mis au rencart de l’histoire des technologies, mon expert mouvement podologiste. N’étant pas non plus prédestiné à une vie de pilote de rallye man avec sa boite à crabots, je ne mettrai jamais en pratique le savoir grand paternel.
Des frustrés du pédalier comme moi, il y a dû y en avoir pas mal chez les ingénieurs automobile qui ont remis au gout du jour, le principe de ce double embrayage dans les boites de vitesses teutonnes, sous ne nom de DSG, ou gauloises avec l’EDC. Un arbre pour les vitesses 1,3,5, un second pour les 2,4,6, des actionneurs et de l’électronique pour anticiper les passages, présélectionner la vitesse suivante et le tour est joué ! Au final, tout le monde est content :
Le conducteur qui a une boite de vitesse aussi souple qu’une « automatique » et aussi réactive qu’une mécanique.
- Le constructeur auto qui peut réutiliser ses vieilles usines de fabrication de boite mécanique, car le nouveau modèle est bourré d’engrenages et de synchro (merci la mécatronique !)
- Le concessionnaire qui va pouvoir embellir sa marge avec cette innovation qui économise 15% de carburant.
Du fond de la banquette de la traction noire, moi, je le savais bien que mon grand père était un génie !
Ainsi va l’innovation, fût-elle automobile. Certaines sont des succès absolus, d’autres sont des flops de fiabilité, d’autres démarrent lentement mais tout cela est fait pour que nous, les conducteurs, amoureux de l’automobile, puissions dire aux côtés de Claude François : « elles seront toujours belles, belles, belles comme le jour … » !