J’étais prêt à tout !
Je connaissais les codes et la construction bien structurée.
Vous voulez un conte pour enfant, vous attaquez par « il était une fois ». Pour une collection Arlequin, c’est pareil, sauf que vous rajoutez assez vite un soleil couchant, un gin tonique et une robe de satin.
Le roman policier s’attachera aux anomalies météorologiques : « Jack parcourait les quais d’un pas rapide. Le brouillard dense qui était arrivé avec la nuit, enveloppait les péniches d’une lueur blafarde. »
L’aventure vécue se hasardera à placer une citation en enluminure d’ouvrage, tel le trop usé « ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » Ces quelques mots en italiques apportent toujours la touche culturelle avant le grand plongeon dans le muscle et la transpiration à l’état pur.
Et c’est pareil pour tout : le bouquin d’économie avec sa page indigeste de statistiques, le scientifique avec ses kilomètres d’équations, le managérial avec les 10 conseils que l’on s’empresse d’oublier. Tout, absolument tout, est balisé.
Mais quand un lundi matin, passablement réveillé, j’ouvre un mail qui dit en résumé : « mon coco, 3500 signes sur le monde dans 10 ans, ça te tente ? » et bien la première chose que l’on fait c’est :
1- renverser son café
2- pester sur le café qui a maculé vos dossiers d’un brun pas très design
3- parcourir les bonnes recettes pour traiter un tel sujet et découvrir avec horreur, qu’il n’en existe pas.
4- se servir un autre café
5- regarder avec effarement son clavier à la recherche de l’inspiration.
Parce que moi, qu’est ce que j’en sais de ce que sera 2020 !
A la fin du siècle dernier, ben oui j’y étais, tout le monde disait, le e-commerce c’est pour l’an 2000. Là-dessus, méga bulle, les compteurs boursiers qui s’affolent et puis … RIEN. Le flop ! Les experts s’étaient juste trompés de 10 ans. Alors me demander, à moi, un panorama sur le demain décennal, vous comprendrez que j’ai le droit de flipper.
Remarquez, si vous reprenez les meilleures des pires prédictions vous êtes soudain plus cool. Allez pour le fun :
- Le spam sera mort dans 24 mois (Bill Gate -2004)
- Les ordinateurs du futur pourraient peser un peu moins de 1,5 Tonne (Popular Science – 1949)
- Le téléphone connait trop de ratées pour être sérieusement considéré un moyen de communication (Western Union, 1876)
Car 10 ans, c’est beaucoup trop court ou bien trop long. Faisons un coup de « Rewind ». 2000 était-il si différent de 2010 ? Nos voitures étaient catalysées, on parlait déjà des écrans plats, le minitel faisait de la résistance face à un internet pas encore hégémonique, le téléthon introduisait la génomique dans le vocabulaire courant… et on rigolait déjà du vrai faux bug de l’an 2000. Mais, en même temps, personne ne pariait sur l’arrêt brutal du Concorde, sur la vague des i-schtroumpf d’une entreprise à la pomme ou sur les modes écolo-bobo, telle cette envie irrépressible de manger du bio, quitte à l’importer à grands coups de CO2 d’un pays germain.
Car dans ces mouvements innovants, il y a du rationnel et de l’irrationnel. Le premier c’est d’avoir en tête qu’une vraie mutation innovante nécessite une génération humaine. Le second, c’est une conjonction improbable d’innovation de rupture et de marketing génialissime qui emballe la machine. Alors prédire les 10 ans qui viennent sans faire de la stratégie de rétroviseur relève de l’inconscience assumée. Des traitements génétiques ? Why not, si les frais de santé ne s’envolent pas. Du pétrole qui se prend pour de l’or entraine-t-il des toits couverts de capteurs ou des murs doublés d’isolants en aérogel ? La télé devient-elle élément de décor de 2mètres sur 3 ou prothèse de lunette ?
Je flippe ! Tant pis, je me lance. Telle madame IRMA devant sa boule de cristal, je vois, je vois de grands changements liés à la voiture électrique.
Bon là, lecteur, à ta tête, je comprends que tu te dis : « il est neuneu ou quoi, notre chroniqueur ? Tout le monde le sais que la voiture à piles arrive » !
Mais moi, ce que je te dis, lecteur adoré c’est tout autre chose. Je ne serais pas étonné que la fabrication massive de batteries pour nos futurs quadri-roues branchés amène des surprises particulièrement décoiffantes … dans des secteurs imprévus. La baisse massive des coûts du stockage d’énergie autorisera à rêver à des appareils devenus soudainement autonomes et probablement intelligents : un paradis pour le commercial ciblant la ménagère Té-èf-unienne.
Lecteur vertueux, tu as remarqué que j’ai osé une prédiction, mais ce sera bien être la seule, car
Mais là, c’est sûr, si je fais mienne cette réplique, je vais me planter !
A tous, bonne décennie, pleine de surprises innovantes.
André Montaud
Je connaissais les codes et la construction bien structurée.
Vous voulez un conte pour enfant, vous attaquez par « il était une fois ». Pour une collection Arlequin, c’est pareil, sauf que vous rajoutez assez vite un soleil couchant, un gin tonique et une robe de satin.
Le roman policier s’attachera aux anomalies météorologiques : « Jack parcourait les quais d’un pas rapide. Le brouillard dense qui était arrivé avec la nuit, enveloppait les péniches d’une lueur blafarde. »
L’aventure vécue se hasardera à placer une citation en enluminure d’ouvrage, tel le trop usé « ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » Ces quelques mots en italiques apportent toujours la touche culturelle avant le grand plongeon dans le muscle et la transpiration à l’état pur.
Et c’est pareil pour tout : le bouquin d’économie avec sa page indigeste de statistiques, le scientifique avec ses kilomètres d’équations, le managérial avec les 10 conseils que l’on s’empresse d’oublier. Tout, absolument tout, est balisé.
Mais quand un lundi matin, passablement réveillé, j’ouvre un mail qui dit en résumé : « mon coco, 3500 signes sur le monde dans 10 ans, ça te tente ? » et bien la première chose que l’on fait c’est :
1- renverser son café
2- pester sur le café qui a maculé vos dossiers d’un brun pas très design
3- parcourir les bonnes recettes pour traiter un tel sujet et découvrir avec horreur, qu’il n’en existe pas.
4- se servir un autre café
5- regarder avec effarement son clavier à la recherche de l’inspiration.
Parce que moi, qu’est ce que j’en sais de ce que sera 2020 !
C’est bien le problème avec l’innovation, elle est toujours là où on ne l’attend
pas !
A la fin du siècle dernier, ben oui j’y étais, tout le monde disait, le e-commerce c’est pour l’an 2000. Là-dessus, méga bulle, les compteurs boursiers qui s’affolent et puis … RIEN. Le flop ! Les experts s’étaient juste trompés de 10 ans. Alors me demander, à moi, un panorama sur le demain décennal, vous comprendrez que j’ai le droit de flipper.
Remarquez, si vous reprenez les meilleures des pires prédictions vous êtes soudain plus cool. Allez pour le fun :
- Le spam sera mort dans 24 mois (Bill Gate -2004)
- Les ordinateurs du futur pourraient peser un peu moins de 1,5 Tonne (Popular Science – 1949)
- Le téléphone connait trop de ratées pour être sérieusement considéré un moyen de communication (Western Union, 1876)
Car 10 ans, c’est beaucoup trop court ou bien trop long. Faisons un coup de « Rewind ». 2000 était-il si différent de 2010 ? Nos voitures étaient catalysées, on parlait déjà des écrans plats, le minitel faisait de la résistance face à un internet pas encore hégémonique, le téléthon introduisait la génomique dans le vocabulaire courant… et on rigolait déjà du vrai faux bug de l’an 2000. Mais, en même temps, personne ne pariait sur l’arrêt brutal du Concorde, sur la vague des i-schtroumpf d’une entreprise à la pomme ou sur les modes écolo-bobo, telle cette envie irrépressible de manger du bio, quitte à l’importer à grands coups de CO2 d’un pays germain.
Car dans ces mouvements innovants, il y a du rationnel et de l’irrationnel. Le premier c’est d’avoir en tête qu’une vraie mutation innovante nécessite une génération humaine. Le second, c’est une conjonction improbable d’innovation de rupture et de marketing génialissime qui emballe la machine. Alors prédire les 10 ans qui viennent sans faire de la stratégie de rétroviseur relève de l’inconscience assumée. Des traitements génétiques ? Why not, si les frais de santé ne s’envolent pas. Du pétrole qui se prend pour de l’or entraine-t-il des toits couverts de capteurs ou des murs doublés d’isolants en aérogel ? La télé devient-elle élément de décor de 2mètres sur 3 ou prothèse de lunette ?
Je flippe ! Tant pis, je me lance. Telle madame IRMA devant sa boule de cristal, je vois, je vois de grands changements liés à la voiture électrique.
Bon là, lecteur, à ta tête, je comprends que tu te dis : « il est neuneu ou quoi, notre chroniqueur ? Tout le monde le sais que la voiture à piles arrive » !
Mais moi, ce que je te dis, lecteur adoré c’est tout autre chose. Je ne serais pas étonné que la fabrication massive de batteries pour nos futurs quadri-roues branchés amène des surprises particulièrement décoiffantes … dans des secteurs imprévus. La baisse massive des coûts du stockage d’énergie autorisera à rêver à des appareils devenus soudainement autonomes et probablement intelligents : un paradis pour le commercial ciblant la ménagère Té-èf-unienne.
Lecteur vertueux, tu as remarqué que j’ai osé une prédiction, mais ce sera bien être la seule, car
« les inventions ont atteint leur limite, et je ne conçois aucun espoir pour des développements futurs »
(Julius Frontinius – 100 ans après JC).
Mais là, c’est sûr, si je fais mienne cette réplique, je vais me planter !
A tous, bonne décennie, pleine de surprises innovantes.
André Montaud