mercredi 1 juin 2011

Pippa, lumineuse pippa




J ’en ai marre des chroniques innovations ! Sur une telle thématique, je réunis qui ? 10 000, au mieux 15000 lecteurs. Non, ce qu’il me faut maintenant, c’est du lourd, du solide à 100 000 voire 1 million de fans. Ca c’est crédible ! Faire du People, la voie est toute tracée, et je le prouve. Il suffit que j’écrive « Pippa » dans ces lignes pour que les moteurs de recherche me mettent en haut de page, et bonjour le succès ! Pippa ? Mais si, vous connaissez : c’est la petite sœur de Kate, celle dont le verso de la blanche silhouette, lors d’un mariage, forcement princier, a fait se damner la terre entière. Enfin, soyons précis, a fait fantasmer 49,8% de l’humanité et rendue jalouse, les 50,2% restant. Non, là, c’est sûr, je tiens LE sujet qui me fait monter dans le TOP 10 des …


CLINC …

Il ne manquait plus que cela. L’ampoule de mon plafonnier venait de rendre l’âme. Qu’à cela ne tienne, en quelques minutes, après un plongeon dans la réserve d’ampoules, je reprendrai ma course vers la notoriété. Pippa, attend moi, j’arrive.

Las ! L’ouverture du placard me fit découvrir que mon stock de « vieilles » lampes à filament de tungstène avait atteint le seuil zéro ! Il me fallait réagir vite, pour une fois que j’avais l’inspiration mondaine. Je fonce vers la grande surface voisine, département bricolage, allée électrique, rayon éclairage, pour tomber… dans un abyme de perplexité ! Là où il y a quelques temps encore, on pouvait trouver son bonheur sur un mètre de linéaire, je découvre un mur complet de références.

Au menu, économie d’énergie mais trou béant dans le porte monnaie. Avant, si la lumière jaillissait pour 50 centimes d’euros, il faut maintenant débourser 3, 5, 10 voire20 euros. Et après, on s’étonne que ce soient les bobos qui virent au vert : il faut avoir les moyens de s’acheter une conscience écologique. La différence, c’est que là, mon coco, t’as plus le choix. C’est la bougie ou les candelas de haute technologie.

Bon, je suis ingénieur. Je ne vais quand même pas me laisser impressionner. Prenons les choses rationnellement et classons les informations disponibles. Les douilles à vis ou à culot, ça existe toujours. Après c’est plus compliqué. Je peux choisir entre les halogènes, les fluo compactes ou les leds.

Les halogènes ? Bizarre ! Toute la communication pré-Grenelloise poussait à se débarrasser de ces dévoreuses d’énergie. Mais là, c’est à nouveau plus pareil ! Pour 100 watts tu n’en consomme plus que 75.

Ensuite les fluo compactes qui sont une merveille… de marketing. J’imagine les séances de créativité, dans des salles de réunion top secrètes.




Le boss : on les appelle comment nos nouvelles ampoules ?

L’ingénieur : Ben, des néons !

Le commercial : t’es fou ! C’est totalement ringard et blafard. On n’est plus dans les années 50.

Le marketeur : Fluo-compact, c’est pas plus moderne ?


Et c’est comme cela que l’on nous refile de mini néons sous un nom moderno-pompeux.

Puis, il faut choisir. Selon l’Ademe, il suffit de diviser la puissance de l’ampoule à filament par 4,8 pour connaitre l’équivalent en fluo compact, transformant ainsi tout client en as … du calcul mental. Heureusement, les fabricants on fait le boulot à notre place. Enfin, presque. Ici, 100 watts valent 17W, là 18, 20 ou 21 ! Au secours. Et puis, il faut choisir la forme du tube, en simple ou en double U, en forme de tortillon, ou alors enchâssé dans un bulbe classique. La torture est finie ? Non, car il reste le problème de la température de couleur. Parce que c’est chaud ? Pour ceux qui ne sont pas photographe professionnel, physicien hors pair ou astronome solaire, il faut savoir que la couleur se mesure en degré Kelvin. Avec les vieilles ampoules, facile, c’était toujours entre 2500 et 3000, une douce lumière chaude. Maintenant, on choisit ! Exemple, une lampe à 5000 ou 6000K, crée une ambiance bleutée, quasi glaciale. Bref, plus c’est chaud, plus c’est froid !

Aaaaaarrgh ! Je meurs.

Pas encore ! Il reste l’indice IRC de qualité de la lumière et même des ampoules qui purifient l’atmosphère.

Oxygène ! Vite

Endure, endure. Il y a encore les Leds, dont la durée de vie dépasserait celle de la maison qui l’abrite.

STOP ! Y en a marre. Je prends le premier blister qui me tombe sous la main et me dépêche de mettre en place la pépite qui va me faire économiser les quatre cinquièmes de ma facture électrique. Je tourne l’interrupteur et une pale lueur éclaire lentement mon plafond : j’avais oublié le dernier paramètre, celui du temps de chauffe !




Pippa, lumineuse Pippa, vient au secours de ton pauvre chroniqueur !