vendredi 10 février 2012

C’EST PARTI : ILS SONT TOUS EN CAMPAGNE !


Je ne sais pas vous, mais moi, en ce début d’année, je suis pris de tournis. Comment se retrouver dans le déluge d’informations qui nous submerge ? Tant de candidats, tant de propositions, farfelues ou non, tant de sauveurs proclamés que l’on ne sait plus où donner de la tête. L’indécision décide. La peur ressurgit. Tous ces signaux sont-ils la preuve d’une crise imminente ? Pouvons-nous encore espérer ou faut-il se faire à l’idée que nous sommes définitivement perdus ? Le doute m’assaille, le choix est cornélien, le supplice dantesque, en d’autres termes, j’ai la « pétoche ».

Car comment savoir si oui ou non, 2012 sera l’année de la fin de notre monde !

Regardez, nous sommes tartinés de certitudes et ne « voila t’y pas » qu’elles sont battues en brèche. Cela a commencé autour de Noel, avec une petite comète répondant au doux nom de Lovejoy. Elle fonçait droit sur le soleil et tous les spécialistes s’accordaient pour dire qu’elle ne survivrait pas à son passage dans l’atmosphère brulante de Phébus, genre thermostat de four réglé sur 1 million. Paf, erreur ! Elle est ressortie tout auréolée d’une splendide queue, spectaculaire pour nos amis de la Réunion, pour les kangourous australiens ou les astronautes de la station spatiale. Alors moi, quand on me dit que notre petite atmosphère de quelques kilomètres peut nous protéger, je doute.

Et en février, vous avez entendu parler de BX34 ? Cet astéroïde nous a frôlés à 60000 km, un géocroiseur comme disent les savants. C’est très très près, à peine plus loin que les satellites géostationnaires de télécommunication. Personne ne l’avait vu venir, malgré les télescopes et radars du NeoDys et de la Nasa réunis. Pourtant, il était gros le bougre, genre la taille d’un autocar. Un peu la même chose que ce qu’a évité de justesse Tintin dans « Objectif Lune ». Mais moi, je ne suis pas le capitaine Haddock, et je vois d’ici les dégâts. Un bus qui fonce à 30000 km/h dans mon jardin : les tomates ni résisteront pas !

Et le soleil, hein, qui va être à son maximum d’activité fin 2012, s’il se mettait à bouillir ! Le jet-stream sur Jupiter en semble tout chamboulé. Et notre champ magnétique terrestre qui pilote nos boussoles et qui décroit depuis 3000 ans, pourrait-il soudain disparaitre et perdre son rôle de bouclier protecteur contre les particules ionisantes de l’espace ? Un cauchemar.

Pire : et si Nibiriu, la 12ème planète dont on nous cache l’existence, fonçait actuellement sur nous du fond du système solaire et déclenchait tsunamis géants et tremblements de terre ravageurs. Et cet événement exceptionnel du solstice d’hiver 2012 qui implique les plans galactique et elliptique : que va-t-il se passer lorsque la terre sera « alignée » avec la galaxie ?

Et si les Mayas avaient finalement raison et avaient voulu nous avertir que le 21 décembre 2012, notre « histoire sans fin » appuierait définitivement sur la touche stop. Bon, pour comprendre cette date, il faut faire un peu d’histoire. Les Mayas, comme les gaulois, n’utilisaient pas le système décimal mais une numération en base 20. Et leur calendrier était à l’avenant. Les deux derniers chiffres indiquaient le jour. Puis le numéro du mois de 20 jours, précédé du haab (année) de 18 mois de 20 jours soit 360 jours. Les deux chiffres précédents sont le katum, soit 20 fois 360 jours et les deux premiers le baktun soit 20 katum ou 144000 jours.

Vous n’avez rien compris ? Cela ne fait rien ! Ce qui compte, c’est la suite. Les Mayas étaient de très bons observateurs du ciel. Aussi, nos astronomes d’aujourd’hui ont réussi, à partir d’évènements célestes de l’époque, enregistrés dans les archives amérindiennes, à calculer que l’an zéro pour les mayas tombait en 3114 avant JC. Le 20 décembre 2012 s’écrit avec toutes les conventions citées plus haut 12.19.19.17.19 mais minuit passé, le calendrier Maya devient 13.0.0.0.0 et s’éteint. Clap de fin.
Bon, comme il nous reste encore quelques jours à vivre, il est temps de prendre ses dispositions. Plus exactement je ne vais pas m’interdire une virée sur la montagne sacrée de Bugarach. C’est là, au cœur des Corbières, que se trouve le seul site qui résistera à la destruction finale. Avantage supplémentaire, on y déguste, depuis quelques temps, de sublimes rouges méconnus : un moyen d’attendre dans la bonne humeur notre fin prochaine. Alors, pourquoi ne pas tous entrer en campagne, surtout si elle est bucolique !



NB. L’auteur de ces lignes tient à préciser que cette chronique n’a pas été écrite sous l’emprise immodérée d’une dive bouteille mais a fait l’objet d’un intense travail scientifique, documentaire et anthropologique, afin de scrupuleusement recenser quelques fins du monde « probables » qui font actuellement le bonheur des prophètes de malheur, et des librairies ésotériques.