je n’ai vraiment aucune envie de me lancer dans une
nouvelle chronique innovation. D’ailleurs, pourquoi le ferais-je ? Il y a
tellement de monde qui écrit tellement bien et qui nous donne de tellement plus
merveilleux conseils ! Les experts de l’innovation, sont légions sur les
chaines d’information continue. On les entend encore plus sur les radios et mieux
encore, tu peux découper leurs meilleurs propos dans les journaux.
S’ils sont experts, c’est qu’ils savent, eux ! Sous entendu toi, mon
ami lecteur de toujours, tu n’as qu’à bien te tenir et gober sans broncher les
plus évidentes certitudes. Car tu le sais aussi bien que moi, la science, c’est
du sérieux : des équations incontournables, des théories calibrées, une
confrontation permanente entre le résultat et la réalité …et une guerre à
fleurets mouchetés entre les grands savants pour définir la pensée dominante. (On
appelle cela les revues à comité de lecture, ça fait plus prestigieux,
non ?)
Alors oui, la science est sérieuse, mais les prédictions ? …
Là, ami lecteur, fait très attention aux 3 petits points de suspension
que tu viens de passer sans t’en rendre compte. Ils sont gigantesquement importants et doivent
te permettre de souffler un peu avant le long grand silence méditatif qui
devrait suivre ton studieux parcours des lignes qui vont suivre. Juge plutôt
- « Tout ce qui peut être inventé a été inventé. » (Charles H. Duell, commissaire, bureau des brevets des États-Unis, 1899)
- « Les gens bien renseignés savent qu’il est impossible de transmettre la voix par des câbles et que, même si cela était possible, cette chose n’aurait aucune valeur pratique. » (Boston Post, 1865)« Les Américains ont besoin du téléphone, mais nous n’en avons point d’utilité. Nous avons suffisamment d’hommes messagers. » (Sir William Preece, chef ingénieur de la Société des postes britannique, 1874)
Pour permettre aux acteurs de la French Tech et autres geeks en tout genre de calibrer au mieux leurs ambitions de start-up
- « Je crois qu’il y a un marché mondial pour peut-être cinq ordinateurs. » (Thomas J. Watson, président du conseil d’administration d’IBM, 1943)
- « Les ordinateurs du futur ne pourraient pas peser plus que 1,5 tonne. » « Les ordinateurs du futur ne pourraient pas peser plus que 1,5 tonne. » « Les ordinateurs du futur ne pourraient pas peser plus que 1,5 tonne. » (Popular Mechanics, 1949)
- « Il semblerait que nous ayons atteint les limites du possible avec la technologie informatique. » « Il semblerait que nous ayons atteint les limites du possible avec la technologie informatique. » « Il semblerait que nous ayons atteint les limites du possible avec la technologie informatique. » (John von Neumann, informaticien, 1949)
- «Je puis vous assurer que le traitement des données est une mode qui ne saurait durer jusqu’à la fin de la présente année. » «Je puis vous assurer que le traitement des données est une mode qui ne saurait durer jusqu’à la fin de la présente année. » «Je puis vous assurer que le traitement des données est une mode qui ne saurait durer jusqu’à la fin de la présente année. » (L’éditeur de Prentice Hall, 1957)
- « Il n’existe aucune raison pour quiconque de vouloir un ordinateur à domicile. » (Ken Olson, fondateur de Digital Equipment Corp., 1977)
- « Je prédis qu’Internet... sera une supernova et qu’en 1996, il s’effondrera de façon catastrophique. » « Je prédis qu’Internet... sera une supernova et qu’en 1996, il s’effondrera de façon catastrophique. » « Je prédis qu’Internet... sera une supernova et qu’en 1996, il s’effondrera de façon catastrophique. » (Bob Metcalfe, 1995)« La société Apple est déjà morte. » (Nathan Myhrvold, intelligence économique chez Microsoft, 1997)
- « Théoriquement, la télévision est possible, mais je la considère comme une impossibilité – une percée à laquelle nous ne devrions pas perdre de temps à rêver. » « Théoriquement, la télévision est possible, mais je la considère comme une impossibilité – une percée à laquelle nous ne devrions pas perdre de temps à rêver. » « Théoriquement, la télévision est possible, mais je la considère comme une impossibilité – une percée à laquelle nous ne devrions pas perdre de temps à rêver. » (Lee de Forest, inventeur du tube cathodique, 1926)
- « Le marché potentiel mondial pour les machines à photocopies est de 5 000, tout au plus. » (IBM, 1959)
- « Le pourriel sera mort dans 24 mois. » « Le pourriel sera mort dans 24 mois. » « Le pourriel sera mort dans 24 mois. » (Bill Gates, Microsoft, 2004)
- « La télévision ne saurait conserver toute part de marché après les six premiers mois. Les gens se lasseront vite de fixer une boîte de bois tous les soirs. »
- (Darryl Zanuck, 20th Century Fox, 1946)
- « Le problème avec le téléviseur est que les gens doivent se coller à l’écran, et l’Américain moyen n’aurait pas le temps de faire cela. » (Le New York Times, 1939)
Bon, ami lecteur, t’en as assez ? Tu as compris ? Non, je ne te demande pas d’apprendre par cœur toutes ces répliques pour les ressortir comme un bon mot à la fin d’un repas d’affaire, même si cela peut faire son petit effet (j’ai testé !).
« Les inventions ont atteint leur limite, et je ne conçois
aucun espoir pour des développements futurs. » (Julius Sextus Frontinus,
ingénieur romain, 100 ans apr. J.-C.)
Pour donner des crampes aux
zygomatiques des opérateurs téléphoniques
- « Le "téléphone" connaît trop de ratés pour être sérieusement considéré comme un moyen de communication. L’appareil n’a aucune valeur intrinsèque pour nous. » (Recommandation à la Western Union, 1876)
Pour faire baisser la
tension à ceux qui pestent contre le
déluge d’informations en tous genres
- « Au tournant du siècle, nous vivrons dans une société sans papier. » (Roger Smith, président de General Motors, 1986)
Ce que
je voulais te dire c’est que, si je
m’escrime à faire des chroniques innovation pas trop sérieuses, en tentant de te
perdre sur mes chemins de traverses
souvent déjantés, c’est qu’une prédiction technologique, économique,
géopolitique ou boursière, devrait systématiquement être complétée par une note
dix fois plus longue rappelant les hypothèses mises en jeu. Et ça, franchement,
c’est ch… et totalement incompatible avec cette actualité qui fuit toujours
plus vite.
Ce qui
se passe aujourd’hui pour VW et son déluge de commentaires
nostradamuco-horoscopico-ecologico-technico-financio-normatifs en est un
exemple criant. Si j’en ai le courage j’y reviendrai dans une prochaine
chronique.
En
attendant, restons perspicaces, réfléchis avec du sens critique et surtout,
surtout, modestes face à toutes ces si évidentes prédictions. Gardons toujours
le petit sourire en coin, prêt à dégainer, histoire de faire comprendre à notre
interlocuteur que d’accord, il a probablement raison, à moins que ….