mardi 5 décembre 2006

IMPRESSIONS

Dimanche 9 heures
Altitude 1800
Ciel Bleu Azur

500 mètres plus bas, la mer de nuages peint les vallées d’un gris tourmenté
Air pur sans un souffle d’air
Claquement sourd des fixations
Zip métallique des fermetures de guêtres
Crissement des spatules dans la première poudreuse de la saison
Grandeur et solitude dans un paysage de rêve

Plaisir retrouvé du pas lent et alternatif
La neige résiste face aux intrus gravissant les pentes blanches
Le souffle devient plus court
Les muscles chauffent



20 ans plus tôt, jeunes parents, nous étions assis devant notre lucarne qui diffusait une émission marathon dont personne ne savait qu’elle deviendrait un phénomène de société.
Je me souviens avoir regardé, d’abord d’un œil distrait, puis de manière plus intense, un géant nommé Claude Barataud qui nous faisait découvrir, que nos muscles n’étaient pas un cadeau partagé par tous. J’avoue sans pudeur avoir eu la gorge serrée à plusieurs reprises.

Des mots comme myopathie, maladie orpheline, décodage du génome faisaient leur apparition dans notre vie de tous les jours. Sensibilité d’autant plus grande que nos « bébés » dormaient dans la pièce d’à coté. Ces « bébés » pour qui, aujourd’hui, le génome mystérieux est devenu une connaissance classique du lycée.

20 ans de souvenirs et d’actions comme une guirlande lumineuse reliant les mois de décembre.

Souvenir de plaisirs intenses d’accueillir dans le centre de recherche où je travaillais alors, de jeunes myopathes.

Souvenirs lyonnais où les lumignons du 8 décembre croisaient ceux du Téléthon.

Souvenirs d’ambiances festives de rues où la maladie lâchait prise pour quelques heures.

Souvenir de rencontres improbables avec des « enfants courage » et des parents battants.

Il parait, que les promesses de dons s’appuient sur une mise en scène du malheur des autres.
Il parait que le Téléthon éclipse bien des œuvres caritatives.
Il parait que les recherches pourraient connaître des dérives notamment dans le domaine des cellules souches embryonnaires.

Je ne suis pas naïf mais que valent ces polémiques ?

La réflexion n’est pas synonyme de dramatisation. Légiférer pour éviter des dérives n’est qu’une microscopique barrière face à ce qui nous guide plus profondément. Le chercheur, le savant, pourra toujours s’il le souhaite contourner la loi mais le meilleur rempart, n’est-il pas tout simplement l’Intelligence au sens le plus noble. Le « savoir ne pas aller trop » est bien mieux contrôlé par le regard de l’enfant pour lequel on se bat que par quelques lignes dans le Journal Officiel.

Quand au plaisir de donner c’est d’abord et avant tout une joie « égoïste » au service de l’autre. Bien sûr, notre aide contre la détresse est sélective, qu’elle s’appelle Téléthon, Restau du cœur ou Tsunami. Mais c’est le nombre de donateurs qui permet la diversité.

Le Téléthon a pour moi une autre vertu, celle de lier dans une continuité, le social et la recherche. Donner un visage humain, aux connaissances ardues des laboratoires est l’un des mérites de cette émission médiatique. Montrer aussi que la recherche est indissociable de l’aide quotidienne aux personnes en est une autre.

20 ans : l’arrivée d’une nouvelle génération qui nous succèdera.
20 ans : la durée nécessaire pour acquérir les connaissances fondamentales.
20 ans : la temps encore nécessaire pour déployer à grande échelle les traitements médicaux

La science nous rappelle aussi la réalité du grand métronome


Et pendant ce temps là, nous tirions dans le grand désert blanc notre trace parfois sinueuse, parfois rectiligne mais qui nous amenait, nous en étions sûr vers de nouvelles découvertes, comme seule dame nature sait les inventer.

samedi 2 septembre 2006

J’aime bien la rentrée !

Il y a, fin Août, un moment quasi hors du temps où le monde économique n’est pas encore sorti de son rythme estival, où les gens sont souriants et prévenants, où les voitures n’ont pas encore pris l’habitude de se remettre en position de chenille.


C’est pour cela que j’aime bien la rentrée.

Oh pas la rentrée scolaire car ma barbe grisonnante et mon comportement de bobo font que je me trouve dans la catégorie où la progéniture préfère se retrouver plus avec les potos qu’avec les parents (prononcer pôtô avec un plus gros accent circonflexe sur le premier o. Pour les ignares issus du vingtième siècle comme moi, ce mot peut approximativement se traduire par copain, en vieux français).

Non, moi la rentrée que j’aime bien, c’est la rentrée professionnelle. Celle qui va faire se retrouver les collègues du bureau :

- Les blancs : c'est-à-dire ceux qui ont déjà terminé leur vacances depuis un mois, les adeptes de la crème solaire indice 60, les stagiaires spéléologues, les œnologues ayant fait le tour des caves ou enfin les aoûtiens ayant pris leur vacances dans le nord, l’Ouest et l’Est de la France (on ne peut pas gagner tous les ans).

- Les foncés : c'est-à-dire ceux ayant éclusé le bassin méditerranéen ou le reste de la France (voir plus haut), les frimeurs spécialistes de l’autobronzant («incroyable, j’avais un micro climat au dessus de notre village de vacances »), les bricoleurs ayant abusé de la soudure à l’arc et les premiers ministres. Mais là, j’avoue, je n’en ai pas beaucoup dans mon entourage.

J’aime bien la rentrée car elle recrée autour de la machine à café, ce lien social si particulier qui va faire que votre équipe fonctionnera bien.

J’aime bien la rentrée même quand je franchis la porte de mon bureau car, sur la table, je trouve le courrier bien ordonné : « quel plaisir d’avoir des assistantes efficaces » !


Bon d’accord, en cumulé, il y a bien 1 mètre de papier mais je trouve le tas des urgents, le tas des « peut attendre », le tas des publicités, et le tas de mon journal économique préféré. Tiens c’est bizarre, il me semblait avoir suspendu mon abonnement pendant l’été ! Oui mais c’était sans compter avec l’acharnement marketing dû à un fichier indépendant de celui des abonnés et :

1- Qui m’a permis de recevoir gratuitement et comme offre de découverte, trois semaines de mon quotidien,
2- Qui me promet ensuite de recevoir la montre 36 aiguilles, l’enregistreur de message multi fonctions, la station météo qui dit la pluie et le beau temps
3- Qui m’assure enfin, si je suis sélectionné, d’un méga tour du monde dans les plus grands palaces.

Je ne s’avais pas que mon journal favori faisait aussi agence de voyages et grand bazar !

Tout cela est parfait et me permet de mener rondement et efficacement mes deux premières heures de travail.

Vient alors le moment d’allumer mon ordinateur. Et là, comme un réflexe, je serre les maxillaires, mon cou se raidit, un frisson parcours mon dos. Car le moment fatidique arrive : je vais ouvrir ma boîte à mails.

L’ordinateur pédale un peu, le réseau s’échauffe et l’écran imperturbable annonce, comme toujours, la catastrophe pourtant prévisible : « vous avez reçu 2416 messages ». Rapide calcul : je passe 10 secondes à lire chaque titre, je suis donc lancé pour 24160 secondes soit approximativement 7 heures sans pose, ni arrêt, pour uniquement reproduire informatiquement le tas des « urgents », des « peut attendre » et des « pubs ».

Bon, tant pis, en bon stakhanoviste de l’informatique, je plonge. Et là, je suis heureux de voir combien l’on me veut du bien :

- Untel me propose le Viiiiagra (avec 4 i pour tromper les logiciels anti spams) à des prix défiants toute concurrence
- Un autre m’offre 10% pour servir d’intermédiaire dans une opération visant à faire sortir d’un pays africain, les millions de dollars de son/sa pauvre père/mère atrocement attaqué par des rebelles
- Un troisième m’indique que mon prêt aux Etats-Unis a été accepté
- Un casino me propose gratuitement 3000 euros en fonction du montant que je mettrai sur son compte

Et ainsi de suite. Et là, je dis stop car je n’aime plus du tout cette rentrée. Combien d’heures sont ainsi perdues dans les entreprises pour retrouver au milieu de ce fatras de Spams, le mail du client qui attend sa réponse urgente ?

On nous avait promis un monde nouveau grâce à la révolution des TIC (Technologies de l’Information et des Communications). Alors expliquez-moi pourquoi j’ai une folle envie d’appuyer sur la touche « suppr » pour cet outil devenu complètement incontrôlable et dévoreur de temps ?

Que l’on me comprenne bien. Je serais plutôt du genre technophile curieux.

J’adore les CD qui m’ont permis de reproduire sans les gratouillis du vinyl l’ambiance des auditoriums et des salles de spectacles.
Je suis heureux de courir avec mon MP3 sur les oreilles
J’ai redécouvert les joies du « développement photo » avec les appareils numériques et les logiciels de traitement d’images
Je suis satisfait de la mobilité que m’apportent les ordinateurs portables.
Je suis même compréhensif face à la contagion du « Téou », vous savez cette maladie qui touche aussi bien la superbe naïade voisine de serviette sur la plage ou le cadre en costume trois pièces assis à vos côtés dans le TGV de 5h30 du matin, qui a, comme symptôme principal, le besoin irrésistible de localiser dans la seconde son petit ami ou son collègue de travail (« tu es où ? ») et qui entraîne comme effet secondaire la sortie en sursaut de votre torpeur estivale ou matinale. Vous souriez ? Vous les avez aussi rencontrés ?

Tout cela, c’est maîtrisable et sans gros danger !

Mais le Spam est devenu, à lui seul, une peste pernicieuse pour notre efficacité.

Je sais, certains vous diront que cela démontre un secteur d’activité pas encore mature. Mais en attendant la stabilisation, le Spam sature les tuyaux Internet, nos « mail box » et nos neurones.

D’autres affirmeront l’efficacité des logiciels anti-spams. C’est sans compter avec l’ingéniosité des spammeurs : bataille infini entre l’armure et l’épée et succès assuré pour le chiffre d’affaire et la côte en bourse des éditeurs de logiciels concernés !

Alors face à cette attaque des TIC prônons l’éthique de TIC. Rêve insensé dans un réseau mondial ? Bien évidemment, mais il faudra rapidement qu’un minimum de régulation se fasse si l’on ne veut pas voir disparaître cet outil fabuleux que représente le mail.

Devrons nous arriver à une FINUL de l’Internet pour séparer les spammeurs margoulins des utilisateurs professionnels ? L’urgence est criante même si elle vient du monde virtuel. Alors courage lorsque vous ouvrirez votre ordinateur et bonne rentrée.

mercredi 5 juillet 2006

FAN DE LORIE: je dois l’avouer,j’ai craqué !

Je vois déjà poindre sur votre visage, cher lecteur émérite de cette newsletter,les affres de l’inquiétude. Est-ce la fin de notre rendez-vous mensuel ? La chaleur serait-elle venue à bout de l’inspiration ?


Car oui, j’ai craqué ! Mais ce ne sont ni le stress, ni la fatigue, ni la canicule qui ont entraîné cet état si particulier qui en d’autres circonstances, ou avec d’autres symptômes, auraient pu me mener tout droit vers le divan du psy.

Oui j’ai craqué et j’en suis fier !

J’ai même craqué par trois fois et je n’étais pas tout seul : c’est vous dire le caractère contagieux de mon état.

J’ai craqué le 20 juin, le 28 juin et le 1 juillet.

La première crise, je l’avais vu venir, car mon plaisir était tous les jours plus grand : je veux parler du succès de la journée européenne du Tolérancement. Nous attendions 120 à 150 personnes, nous en avons eu près de 300 ! Preuve que :
1- des sujets dits « anciens » sont toujours à la mode
2- l’innovation est aussi dans les méthodes de contrôle et de production
3- le transfert de technologie existe aussi et largement, si on accepte de s’en donner la peine, en faisant se côtoyer les mondes de la recherche universitaire et de l’industrie.
Car ce succès, c’est avant tout la réussite d’une mayonnaise entre la compétence reconnue en dimensionnement géométrique des enseignants-chercheurs de l’ESIA, le savoir faire en montage de manifestations de Thésame et le besoin industriel. Alors oui, j’ai craqué : « champagne » !

Pour la seconde crise, le plaisir était bien différent, même intimiste … au milieu de 700 personnes, en écoutant Jean-Louis Etienne qui avait accepté notre invitation pour le centième numéro du JITEC, version papier. Je ne me vois pas vous raconter, car je le ferai très mal, cette mémorable conférence où nous passions du Pacifique à l’Everest, de l’Arctique à l’Antarctique, de voilier polaire au dirigeable tout aussi polaire. Cela, c’est la magie du conteur . Non ! Mon véritable plaisir est venu de la façon dont ce génial explorateur a présenté sans dogmatisme, ni discours culpabilisant le réchauffement de la planète, en faisant plus appel à notre « intelligence » qu’à notre « émotivité ». Ce sont des discours trop rares pour ne pas les écouter.

La troisième crise, elle, je ne l’avais pas vu venir car je contemplais un splendide coucher de soleil sur le Mont-Blanc, comme il en existe parfois lors de quelques journées très sèches de début d’été (je vous promets cette phase n’est pas une pub sponsorisée par l’agence touristique de Haute-Savoie : c’est du vrai vécu que je vous conseille réellement d’expérimenter). Donc, sans que je comprenne pourquoi, je suis passé d’un puissant Phébus rougeoyant, à un autre, tout aussi vaillant, bien plus bleu et se levant dans un stade de notre germaine voisine. Je ne vais pas reprendre les commentaires guerriers, idylliques ou prétentieux mais j’avoue avoir craqué pour ce plaisir simple que peuvent parfois apporter les « Zidane boys » (voir la précédente newsletter toujours en ligne sur www.jiteconline.com).

Que retenir de cette fable estivale, me direz-vous, amical et compatissant lecteur de cette news ?

D’abord que ces trois évènements sont tous liés entre eux par la vertu du travail en équipe, chacun apportant son tribut pour une réussite globale. CHOISISSEZ L’ESPRIT D’EQUIPE PLUTOT QUE L’INDIVIDUEL : C’EST GAGANT A TOUS LES COUPS SUR LE MOYEN TERME.

Ensuite qu’il faut aller chercher les compétences là où on ne les attend pas. A la question qui m’était posé en fin de conférence : « mais comment avez vous fait pour avoir Jean-Louis Etienne », je ne pouvais que répondre : « c’est simple, j’ai demandé à ma comptable de s’occuper de tout ! ». LAISSEZ L’INITIATIVE S’EXPRIMER, C’EST LE MEILLEUR MOTEUR DE L’EFFICACITE. LES RESSOURCES SONT INFINIES.

Enfin ACCEPTONS LE PLAISIR SIMPLE ET IMMEDIAT : c’est bon et il serait dommage de ne pas en profiter lorsqu’il est à portée de main. Sans être naïf pour tomber dans des béatitudes Rousseauliennes ou dans un angélisme aveugle, il y a tous les jours des évènements pour initier une POSITIVE ATTITUDE.

Je vous l’ai dit, j’ai craqué : je suis devenu FAN DE LORIE !

vendredi 2 juin 2006

Le mollet de Zidane

Avez-vous lu la presse ?

Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de « l’onde claire » ( NDLR :Clear stream) car, depuis la fin avril, nous sommes rentrés dans l’ère Zidane


Zidane annonce sa retraite
Zidane joue son dernier match à Madrid
Zidane marque son dernier but avec le Real
Zidane est sélectionné dans l’équipe de France
Zidane tient la vedette à Cannes avec le film « Zidane, portrait du 21ème siècle »
Zidane fait ses adieux au stade de France dans un décevant France-Mexique
Zidane reprend quelques couleurs face au Danemark

Et cela continuera avec la coupe du monde avec :

Les fabuleux buts de Zidane
Le ballet de Zidane
Zidane en impose
Les commentaires de Zidane


Viendra alors l’age de la « retraite » du « plus grand joueur » que la France ait eu avec des titres comme :

Que devient Zidane ?
Zidane futur entraîneur de …
Zidane à la pêche, Zidane à la plage, Zidane à la montagne, Zidane chez un grand industriel du sport, Zidane fait du ski, les mémoires de Zidane …

Nul doute que les titres continueront à fleurir, tout aussi tapageurs que réducteurs.

Car durant la même période, l’actualité est multiple et variée.

Pour les secteurs qui nous concernent, les zizou-annonces ont étouffé l’information sur les grands projets d’innovations sponsorisés par l’agence pour l’innovation industrielle et ont tout simplement gommé celle sur les résultats des premiers projets des pôles de compétitivité.

Je sais, me direz-vous, le grand public ne s’intéresse pas à cela.

Il est en effet plus facile de s’enthousiasmer pour la faiblesse du mollet de zizou que pour la résistance des matériaux. Le passage d’un ballon dans la lucarne écrabouille largement l’intérêt du fabuleux effet tunnel. On dissertera plus volontiers sur les erreurs d’arbitrage que sur l’impitoyable rigueur cartésienne du physicien.

Oui mais, à force de choisir la facilité, comment conserver le goût pour l’innovation ?

Les titres de journaux nous rappellent sans cesse la faiblesse de la R&D industrielle, le bas niveau des dépenses européennes de recherche en Europe, la nécessité de l’innovation, la désaffection des jeunes pour les carrières scientifiques.

Tout cela est vrai, mais c’est du général.

Accrocher l’intérêt, passe par du vécu !

Contrairement à ce que l’on peut communément penser, il y a de fabuleuses histoires dans le monde de l’innovation.

Comme ailleurs, il y a des pleurs, des larmes, des joies, des arbitrages, des compromis, des « amis de 20 ans ». Bref, tout ce qu’il faut pour faire un bon papier.

Qui racontera l’histoire de ces discussions passionnantes où un comité directeur doit affecter x% du chiffre d’affaire, soit à l’amélioration de l’outil de production immédiatement rentable, soit à la prospection d’un nouveau marché profitable à moyen terme ou à l’hypothétique réussite d’un projet de R&D à long terme ?

Qui racontera l’ingéniosité de ces chercheurs industriels confrontés en permanence à l’incertitude de la recherche et à la nécessaire rentabilité des projets ?

Qui racontera l’intrépidité de ces chefs d’entreprises de PME qui se sont engagés dans les projets des pôles de compétitivité, aux limites des capacités financières de leur société ?

Pas besoin de parler du futur Concorde ou de substitut de pétrole pour intéresser le public. Il y a dans les projets labellisés par le fond de compétitivité des entreprises (FCE), des produits révolutionnant le futur.

Alors messieurs les journalistes, affûtez vos crayons, non pas uniquement pour les fermetures de sites industriels, mais pour nous rencontrer ceux qui créent notre futur. Ils ne sont peut-être pas toujours très communicants, mais associés à votre art de la plume, ils vous assureront de belles aventures éditoriales.Vous verrez, vous ne le regretterez pas : il y a bien des Zidane, ailleurs que sur les stades !

mercredi 5 avril 2006

Ca ne sert à rien mais ca fait du bien !

Alors que le climat social ne prête pas vraiment à sourire, la lecture du courrier du CERN apporte parfois quelques notes de fraicheur bien réconfortantes !

L'un des grands problèmes actuels du CERN est le calage des tables dans la cafetaria afin d'éviter que le moindre coup, n'entraine des catastrophes éclaboussantes de café !

André Martin, mathématicien du CERN, s'est attaqué à ce problème ardu. Il a démontré qu'une table carrée à 4 pieds pouvait être rendue stable en lui faisant effectuer une rotation de moins de 90 degrés. La seule condition est qu'elle soit posée sur un sol irrégulier dont l'inclinaison maximale ne dépasse pas 15 degrés.

Victoire de la théorie, malheureusement ternie par le fait que les tables du CERN sont rondes. Heureusement, André Martin, suppose que la démonstration s'applique aussi à ces dernières !

mardi 21 mars 2006

Tous des incapables !

« Tous des incapables ! » : ce sont les premiers mots que j’ai entendu lorsque, en ce samedi matin de début mars, alors que la tempête faisait rage, je me retrouvais en face d’une voiture, plantée dans un mur de neige, en travers de la route et bloquant la circulation sur plusieurs centaines de mètres.


Dialogue éloquent :

- tu aurais dû mettre les chaînes comme ils le disaient dans la vallée.
- Avec ce que l’on paye en station, ils pouvaient dégager les routes
- Et la météo n’avait rien dit
- De toute façon, les chasses neige ne font pas leur boulot.


Que répondre à ces désespérantes réflexions, lorsqu’une météo annonce énergiquement depuis 48 heures, de grosses chutes de neige et que les engins de l’équipement sont bloqués par des véhicules en travers de la chaussée ?

Car ce qu’il y a de fabuleux avec les tempêtes en montagne, à côté de la nécessaire modestie que nous rappelle la nature face aux éléments déchaînés, c’est la révélation thermodynamique de l’entropie ! Le troisième principe dit que la tendance nous amène vers toujours plus de désordre et que lutter ne peut se faire sans consommation d’énergie.

Il est jubilatoire de regarder avec un œil philosophe mais compréhensif, l’état de désorganisation que créent ainsi les tourbillons neigeux sur une population de vacanciers soumise à la dure loi du « no stress ». Beaucoup sont sourds aux alertes météo, oublient les équipements de véhicules ou appliquent le principe du « chacun pour soi », ne faisant ainsi qu’augmenter le désordre ambiant.

Sans jouer à « toute ressemblance avec des évènements existants ou ayant existé … », cette petite histoire n’a pour d’autre motif que de nous rappeler que dans le monde économique, il est urgent de toujours garder ses sens en alerte de peur de se retrouver rapidement dans le mur. Il en est ainsi pour l’innovation.

Tout le monde s’accorde sur l’importance de l’innovation pour nos économies occidentales soumises au régime des low-cost. La mise en place des pôles de compétitivité, qui viennent de fêter leur premier anniversaire, est un exemple des politiques possibles entre public et privé. Mais au-delà du discours, où en est l’innovation en entreprise ?

Le cinquième baromètre annuel des politiques d’innovation réalisé par Innovascope est de ce fait un bon outil pour vérifier la sensibilité à l’innovation sur la base des rapports d’activité de 200 entreprises.

« Si l’on constate que la thématique innovation a explosé de 800 %, il semble bien que la générosité du discours affiché, cache mal la pauvreté des implications concrètes en terme d’organisation et de management » ( La Tribune 20 février 2006). « Force est de constater que nous analysons des discours de gestionnaires qui rendent des comptes à leurs actionnaires plutôt que des discours d’entrepreneurs qui expriment leur vision de l’avenir, de l’évolution de l’économie et de leur entreprise » (Innovascope). Alors, l’innovation est-elle un simple argument de façade ? Toujours selon cette étude, le biais vient plutôt de la conception restrictive de l’innovation en l’associant à sa seule dimension technologique. Aujourd’hui, selon Laurent Dupuis (Innovascope), « plus que la boite à outils, il s’agit d’adopter la posture adéquate, entrepreunariale, qui consiste à savoir qu’il y a un long chemin entre l’invention et l’innovation et qu’en particulier cette dernière est de plus en plus souvent le fruit d’une association créative et prospective entre plusieurs inventions ou innovations ».

Nous ne pouvons qu’adhérer à ce discours, alors que nous défendons depuis notre origine, le lien que nous considérons comme fondamental, entre la technologie et le management. C’est par le terrain et l’action que peut se développer cette véritable culture de l’innovation.

Nul doute que ce premier jour de printemps, verra ainsi fleurir des projets source de véritable valeur ajoutée.