Une nouvelle fantastique : le pôle arrive au sommet du Mont Blanc !
Alors que le soleil refait son apparition au dessus du cercle polaire en ce premier jour d’avril, le CPRS (centre polaire de recherche scientifique) en profite pour annoncer simultanément à Aoste et à Chamonix, la création d’une base expérimentale des technologies polaires qui s’installera au sommet du Mont-Blanc.
Après 3 ans de prospection intensive, le site alpin a été retenu à la fois pour sa facilité d’accès mais aussi pour ses conditions climatiques suffisamment proches de ce que l’on peut rencontrer au pôle Sud.
Depuis de nombreuses années, la France est présente en Terre Adélie, à Dumont D’Urville, un ensemble de quelques baraquements situé sur les côtes du continent antarctique. Toutefois, les chercheurs de nombreux pays ont émis le souhait de construire une nouvelle base directement au pôle, lieu où la pureté atmosphérique et l’absence de précipitations permettent des observations exceptionnelles pour l’astronomie et la météorologie, idéales pour comprendre les mécanismes du réchauffement planétaire. N’oublions pas que c’est là qu’a été découvert le trou dans la couche d’ozone.
Mais l’installation d’un tel équipement à plus de 2000 mètres d’altitude avec des températures de moins 60°C et des vents dépassant souvent les 150 km/h relève du défi extrême mettant à rude épreuve les hommes et les matériels.
L’idée est donc naturellement venue de tester de nouvelles structures d’habitation équipées des dernières avancées technologiques. Paul Merlan, directeur général du CPRS résume ainsi le projet : « nous voulons démontrer que l’on peut vivre au pôle en autonomie, si l’on conçoit dès l’origine un bâtiment privilégiant le développement durable. Jusqu’à aujourd’hui, nous étions dans une logique d’affrontement avec les éléments naturels. Au froid extrême, nous répondions par des chaufferies surdimensionnées. Nous avons donc décidé de repartir d’une feuille blanche en faisant des conditions climatiques un allié et non un ennemi. Par exemple, les vents tempétueux pourront faire tourner des éoliennes conçues spécialement pour produire de l’électricité par -80°C !
Mais le test de ces nouveaux prototypes ne peut se faire directement au pôle où les liaisons aériennes sont interrompues pendant 6 mois. D’où le choix du sommet du Mont Blanc, bien plus accessible. « Les conditions hivernales sont idéales pour nous permettre de valider les modèles avec une marge d’erreur négligeable » rappelle Paul Merlan.
Dès cet été, les 4807 mètres sommitaux devraient arborer un dôme de 30 mètres de diamètre pouvant accueillir en continu 50 personnes en hiver. « Tout est mis en place pour être en autonomie totale avec une règle absolue de zéro rejet », nous dit, non sans une certaine fierté, le directeur du CPRS. « L’énergie proviendra en totalité du vent et du soleil et un potager devrait fournir des légumes frais. Seule la viande sera montée de la vallée ». Comble du luxe, un aquarium installé sous le dôme devrait agrémenter les menus de quelques poissons, indispensables à l’alimentation pour ceux qui vivront ensuite pendant 6 mois dans la nuit polaire.
Si l’expérience réussit, le dôme sera ensuite cédé à un groupe hôtelier qui proposera à une clientèle aisée de venir admirer le lever du soleil depuis le toit de l’Europe. L’hôtel sera pressurisé comme dans un avion afin d’éviter le mal des montagnes. On annonce déjà des forfaits « nuit plus transport » à partir de 1408 euros par personne. Rendez-vous est pris en 2009 pour le début des réservations et les premiers clients en 2010. D’ici là, nul doute que lorsqu’on parlera de « chapeau » sur le Mont Blanc, on évoquera certes les nuages de mauvais temps, mais aussi le nouveau dôme blanc, qui, dit-on, sera visible à plus de 200 km : un vrai phare alpin !
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