Oh Chaahk, Oh Tlaloc, Oh Anzar,
Oh Tanaris, oh Néréides bienfaisantes, oh Saint Odon et Saint Victor, mais que
vous a-t-il pris ? Êtes-vous tous tombé sur la tête ? Quel message
céleste nous avez-vous adressé ?
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Regardez ce pauvre hère malheureux, dégoulinant
sous son parapluie ! Un
« pigeon » attiré par les prix bas, parti pour un trek himalayen en
pleine période des moussons ? Que nani : il parcourt seulement le GR7
en plein été au cœur des Cévennes.
-
Découvrez ces blanches mines de retour de vacances !
N’allez
pas imaginer qu’elles sont le fruit d’explorations spéléologiques de
caveaux vinicoles ou de grottes profondes. Elles appartiennent à des gens
consciencieux et responsables, qui, pour ne pas déstabiliser un peu plus la
balance nationale des paiements ont choisi de privilégier un repos estival
franco-français.
-
Admirez cette trace dans une neige poudreuse à
la fin du mois d’aout ! Là, je sais, vous enviez ces privilégiés qui
peuvent s’offrir, les veinards, un début de saison de ski austral sur un
volcan de Nouvelle-Zélande. Mais non, cela se déroule sur un proche glacier de
l’Oisans.
Vraiment, dieux et saints patrons
experts du climat, avec ce déluge quasi perpétuel, vous nous avez pourri
notre été. Alors, après, quand il faut se remettre au boulot et sortir une
chronique, et bien, il arrive, ce qui doit arriver : des titres
déprimants, à faire pâlir d’anxiété les meilleurs
cerveaux issus de la rue d’Ulm, de l’école des Chartres et de l’ENA réunis.
-
« Le futur
a-t-il encore de l’avenir ? » Je sais bien que, dans la classe
politique, certains doivent se poser avec anxiété cette redoutable question en
cette rentrée de septembre, mais faire endurer cela à votre émérite
chroniqueur, c’est du pur sadisme machiavélique.
-
« Le futur
a-t-il encore de l’avenir ? » Mais qu’est-ce que j’en sais
moi ? Mon futur proche c’est d’être capable de sortir cette fichue
chronique innovation. Alors mon avenir à moi, c’est la peur de la feuille
blanche… A moins que je ne trouve un plan ! Et c’est là que Saint
François, patron des scribouillards de ma race me fit un signe. En fait, pour
être totalement honnête, il a agi par l’intermédiaire de sainte BFM, la radio
du tout éco.
En ce matin matinal, entre le
brossage de dents et la tonte capillaire, un message percuta quelques uns de
mes neurones endormis. On parlait des plans d’avenir et en particulier d’usine
du futur, robotique compris. « Mais tu l’as, là, ta chronique» me dis-je
soudain tout autant émoustillé que mouillé. « C’est dans ton cœur de cible.
Du tout bon mon coco ! »
Bon, pour ceux qui vivent dans la
banque, la production du petit crème du matin, la réparation du chauffe-eau qui
a inondé toute la maison pendant les vacances, la cueillette de pommes et bien
d’autres métiers passionnants, bref, tous ceux qui ne sont pas dans
l’industrie, il faut que je vous remette rapidement au goût du jour. Il y a
quelques années, un certain nombre de grandes têtes pensantes ont émis l’idée
que l’usine, c’était ringard et totalement dépassé (heureusement il y eut
quelques désobéissants et autres sourds d’oreille). Donc, haro sur la bête
et barre à fond sur les services, paradis merveilleux du 3ème
millénaire pour notre mode occidental exemplaire. C’était l’axiome de
« l’entreprise sans usine » et du « à nous les blouses blanches
de la recherche et à eux les cheminées qui puent et qui fument ». Sauf
qu’à trop vouloir jouer à qui perd-gagne, on perd toujours ! Et c’est
ainsi que ces « petits » qui émergeaient sont devenus des grands.
La Chine, par exemple, est le premier déposant de brevets : drôle
d’idée pour un pays qui devait être simplement l’usine du monde.
Retour aux têtes bien pensantes qui se
disent : « houla, houla, ya
comme un bug dans le logiciel. Voila t’y pas que le dosage industrie, service,
tourisme, agriculture est à revoir » ? Bref une répartition de risque, style gestion de
bon père de famille. Et c’est là que nait « le concept », l’idée
révolutionnaire tellement hyper méga géniale que même la ménagère de 50 ans va
y adhérer, j’ai nommé : l’USINE DU FUTUR ou FoF pour ceux qui veulent
faire anglophile, (FoF = Factory of the Future), à moins que vous ne préfériez
industrie 4.0 ou smart industry.
Un vrai fourre-tout. On parle
beaucoup de l’impression 3D, ces fameux FabLab, certes ultra médiatiques mais
qui ne s’appliquent pas à tout. A l’inverse, l’usine communicante tout
numérique qui est une révolution au moins aussi importante que les progiciels
des années 2000, ne fait fantasmer que les spécialistes, alors qu’elle est à la
base de l’usine flexible, reconfigurable
et quasi auto maintenable. Car c’est bien cela qui caractérise ce futur :
des usines probablement plus petites, plus proches de leur clients, très
automatisées et reconfigurables à souhait. Le slogan de la première Twingo
était « inventons la vie qui va avec ». Ici le bureau d’étude en
concevant le produit inventera la chaine de production qui va avec. Mieux
encore, cette chaine pourra intégrer des
cobots, terme désignant des robots collaboratifs, collègues sympathiques interagissant
avec l’opérateur. Enfin, sympa, ça reste à prouver … au moment de la pause
café !
Pourtant, et c’est là ma grosse
interrogation, ces énormes projets de recherche (on parle ici en milliard d’euros)
ciblent avant tout la techno. Après «l’entreprise sans usine »
verra-t-on « l’usine sans homme » ? Une aberration évidente qui me fait
évidemment hurler, tant il est vrai qu’une usine du futur qui marche est avant
tout une usine basée sur l’intelligence de ceux qui l’habite au quotidien.
Automatiser pour supprimer les taches répétitives ou pénibles est un devoir
absolu. Mais répondre très vite à des attentes d’un client zappeur de plus en
plus versatil, c’est avant tout s’appuyer sur l’agilité de l’homme qui s’adapte
bien mieux que toute machine aux environnements chaotiques et mouvants, et sait
trouver localement les solutions adéquates.
Le futur a-t-il encore de l’avenir ? Ca c’est une
question bien trop compliqué pour mon
petit cerveau. Mais ce dont je suis convaincu c’est que l’usine du futur aura
un avenir si elle sait mettre l’Homme en son cœur. C’est même plus qu’une
conviction : un dogme, évidemment non négociable !
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