En ce samedi, nous venions de mettre la touche finale au dossier de pôle de compétitivité « du décolletage à la mécatronique ». Deux mois, d’une charrette intensive où les 35 heures se faisaient tous les 3 jours. Deux mois pour un résultat à la hauteur des espérances grâce à la mobilisation de tous.
Après cette période « d’ermite », la décision était prise de partir pour une journée sur les pistes de ski : le soleil et la neige abondante de cet hiver le permettaient !
Assis sur un télésiège, le dialogue s’installe avec mon voisin, responsable d’une entreprise d’agro alimentaire en Ile de France (une montée de 20 minutes, c’est long dans le silence, même avec un splendide panorama).
- Vous travaillez ici ?
- Oui je m’occupe de développement technologique pour l’industrie
- Parce qu’il n’y a pas que du tourisme en Haute-Savoie ?
Devant mon air étonné, mon colocataire de télésiège me demande des explications. Et moi de citer les 60 000 emplois industriels, les 250 brevets annuels, les 1500 chercheurs, les grosses entreprises leaders mondiaux, la dynamique micro-nanotechnologie du sillon alpin, la spécialité historique de la mécanique de précision (décolletage), la mutation vers la mécatronique, les réseaux de benchmarking des industriels, les opportunités de rencontres, en moyenne une tous les 3 jours, au travers des évènements organisés, l’arrivée massive des capitaux étrangers pour constituer des groupes de taille mondiale pour le secteur automobile (là, je fais en résumé pour la newsletter !).
En m’écoutant, la question fuse :
- Pour aussi bien connaître le secteur, vous devez être originaire du coin !
- Non, je suis arrivé ici il y a 4 ans, après avoir travaillé dans un grand groupe mondial en région parisienne.
C’est au tour de mon interlocuteur d’être étonné.
Mais comment peut-on expliquer l’efficacité que l’on peut rencontrer en « province » : la possibilité d’enchaîner cinq rendez-vous dans la même journée sans se poser la question du trafic routier, l’ouverture au grand export avec un aéroport international à moins de 30 minutes (combien de temps me fallait-il pour rejoindre la Défense à Charles de Gaulle en fin de journée ?), la concentration sur une distance de quelques kilomètres de spécialités d’excellence mondiale, l’esprit réseau, une université très maillée avec le tissu industriel,des expérimentations comme la fédération de recherche mécatronique regroupant plusieurs laboratoires, un réseau autoroutier dense maillant bien la région rhône-Alpes à ses voisins européens. Tout un « melting pot » qui assure la performance d’un territoire.
Les pôles de compétitivité auront au moins cette vertu. Celle de mettre le projecteur sur des zones où se conjuguent la réactivité de la PME, la puissance du groupe industriel, une vraie recherche appliquée … et une formidable envie de réussir de tous les acteurs. L’Europe qui se construit, est une Europe des régions. Et si demain la Haute-Savoie devient le référant européen de la mécatronique, ce qui est accessible dès aujourd’hui, je pourrai enfin dire avec un clin d’œil à mon futur voisin de télésiège : « j’habite dans une station de ski ».
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