Oh âmes esseulées, protégez
la chronique
Qui en ce jour funeste, oublia le comique,
Car c’est l’Humanité, à jamais envolée,
Qu’un trou noir scélérat, vint éteindre à jamais.
Qui en ce jour funeste, oublia le comique,
Car c’est l’Humanité, à jamais envolée,
Qu’un trou noir scélérat, vint éteindre à jamais.
T’as vu lecteur ? Avec quatre alexandrins bien frappés, ton
chroniqueur, poète amateur, te fout bien plus le bourdon qu’un laconique
communiqué du FMI. Ca plombe méchamment l’ambiance. Et pourtant, tu dois bien
l’admettre, toi et moi, nous n’existons plus ! Le grand cycle de la vie a pris
fin le 12 décembre 2012 à midi 12 minutes 12 secondes. Les 6 douze fatidiques
:
12/12/12 12 :12 :12
Certains ont voulu nous enfumer avec le calendrier Maya et sa fameuse fin du monde du 21 décembre, mais ce que nous savions tous, intuitivement, depuis la nuit des temps, c’est que le véritable nombre magique, celui qui marquerait le point final de notre histoire, était le 12. Observe ! Le soleil boucle sa boucle après avoir parcouru les 12 signes du zodiaque. Les dieux de l’Olympe sont 12. La tradition judéo-chrétienne évoque les 12 tribus d’Israël ou les 12 apôtres. Les Chiites reconnaissent 12 Imans. Il n’y a que Blanche Neige pour rompre l’harmonie parfaite avec ses 7 nains, mais c’est pour le bien-être des gamins.
Ne t’es-tu jamais interrogé sur le pourquoi des douze graduations de l’horloge ? Pourquoi on te vendait les œufs par douzaine ? Pourquoi cette fichue batterie de voiture, qui te lâche juste ce satané matin où tu avais un rendez-vous hyper important, était en 12 volts ? Et le drapeau européen, avec ses douze étoiles, pas huit, dix ou vingt : C’est bizarre, non ? Nous aurions dû nous fier un peu plus aux signes que nous adressaient nos anciens. Car les Sages savaient, c’est sûr, que la fin était pour ce mercredi de neige et de frimas.
Alors oui, je l’avoue, j’aurais pu t’écrire une dernière chronique et la confier au Web. La mémoire profonde d’un serveur informatique, telle une bouteille à la mer arrivant sur une plage déserte, aurait pu la protéger à jamais des affres de la chute de la météorite géante, de la digestion de la terre par un trou noir créé au CERN ou de la conjonction cataclysmique des planètes avec la galaxie. Mais à quoi bon si mon lecteur, malicieux et indulgent, n’est plus là !
Pourtant, j’avais encore des tas de choses à te raconter. Regarde les IG Nobels qui sont aux Nobel ce qu’Anne Roumanoff est à Jean D’Ormesson. Bon là, j’ouvre une parenthèse, car avec le stress du passage à trépas, tu as peut-être oublié que Roumanoff était une comique fin vingtième, début vingt et unième et d’Ormesson un Académicien du seizième (arrondissement, pas siècle, faut quand même pas exagérer).
Donc, les IG Nobel ont été délivrés une dernière fois, en 2012, à la prestigieuse université d’Harward, preuve que les grands cerveaux peuvent aussi avoir de l’humour, fût-il anglo-Yankee-saxon. L’objectif est de récompenser de la science sérieuse sur des sujets qui le sont beaucoup moins : un secteur où la France fait encore partie des grandes puissances.
Ainsi, nous nous sommes imposés en médecine avec la mise au point d’une procédure visant à réduire le risque d’explosion du patient lors d’une opération sous coloscopie. Nous avons devancé Jennifer Pokorny et Frans de Waal qui ont la preuve incontestable que les chimpanzés peuvent reconnaitre leurs congénères en regardant la photo … de leurs fesses, supériorité manifeste de la gente animale. Le prix d’acoustique revient au Japon pour le Speech Jammer, une incroyable machine capable d’interrompre définitivement tout(e) bavard(e) en lui faisant écouter ses propres mots avec un tout petit décalage : succès assuré lors des soporifiques discours inauguraux. Bien utile aux géomètres, il est enfin prouvé qu’en penchant la tête vers la gauche, la tour Eiffel parait plus petite. Enfin, 4 chercheurs, assez pervers, ont torturé les résultats statistiques utilisés en neurosciences pour leur faire avouer la présence d’une activité cérébrale significative … chez le saumon, mort depuis plusieurs heures.
Je te l’avoue, ami lecteur, c’est du grand n’importe quoi : luxe d’un ilot « d’absurdie » dans un monde écrasé de cartésianisme économique. Mais de cela, nous ne pourrons point parler car ….Venu du fond des ténèbres profondes
Soudain, un bruit strident déchira tout l’espace.
Froid piquant, Souffle, Lumière immonde.
Adieu ami lecteur, c’est la fin des fins, hélas !
… Silence ???
« Allez, debout faignant ! La neige est partout et attend avec impatience que tu la mettes en tas ! » .
L’appel de la pelle a devancé celui du stylo. Pas le temps pour une chronique mais un sursis : la prochaine fin du monde est déjà programmée pour le 21 décembre. A moins que ce ne soit le 31 qui nous plonge définitivement, et avec délice, dans un coma joyeux.
12/12/12 12 :12 :12
Certains ont voulu nous enfumer avec le calendrier Maya et sa fameuse fin du monde du 21 décembre, mais ce que nous savions tous, intuitivement, depuis la nuit des temps, c’est que le véritable nombre magique, celui qui marquerait le point final de notre histoire, était le 12. Observe ! Le soleil boucle sa boucle après avoir parcouru les 12 signes du zodiaque. Les dieux de l’Olympe sont 12. La tradition judéo-chrétienne évoque les 12 tribus d’Israël ou les 12 apôtres. Les Chiites reconnaissent 12 Imans. Il n’y a que Blanche Neige pour rompre l’harmonie parfaite avec ses 7 nains, mais c’est pour le bien-être des gamins.
Ne t’es-tu jamais interrogé sur le pourquoi des douze graduations de l’horloge ? Pourquoi on te vendait les œufs par douzaine ? Pourquoi cette fichue batterie de voiture, qui te lâche juste ce satané matin où tu avais un rendez-vous hyper important, était en 12 volts ? Et le drapeau européen, avec ses douze étoiles, pas huit, dix ou vingt : C’est bizarre, non ? Nous aurions dû nous fier un peu plus aux signes que nous adressaient nos anciens. Car les Sages savaient, c’est sûr, que la fin était pour ce mercredi de neige et de frimas.
Alors oui, je l’avoue, j’aurais pu t’écrire une dernière chronique et la confier au Web. La mémoire profonde d’un serveur informatique, telle une bouteille à la mer arrivant sur une plage déserte, aurait pu la protéger à jamais des affres de la chute de la météorite géante, de la digestion de la terre par un trou noir créé au CERN ou de la conjonction cataclysmique des planètes avec la galaxie. Mais à quoi bon si mon lecteur, malicieux et indulgent, n’est plus là !
Pourtant, j’avais encore des tas de choses à te raconter. Regarde les IG Nobels qui sont aux Nobel ce qu’Anne Roumanoff est à Jean D’Ormesson. Bon là, j’ouvre une parenthèse, car avec le stress du passage à trépas, tu as peut-être oublié que Roumanoff était une comique fin vingtième, début vingt et unième et d’Ormesson un Académicien du seizième (arrondissement, pas siècle, faut quand même pas exagérer).
Donc, les IG Nobel ont été délivrés une dernière fois, en 2012, à la prestigieuse université d’Harward, preuve que les grands cerveaux peuvent aussi avoir de l’humour, fût-il anglo-Yankee-saxon. L’objectif est de récompenser de la science sérieuse sur des sujets qui le sont beaucoup moins : un secteur où la France fait encore partie des grandes puissances.
Ainsi, nous nous sommes imposés en médecine avec la mise au point d’une procédure visant à réduire le risque d’explosion du patient lors d’une opération sous coloscopie. Nous avons devancé Jennifer Pokorny et Frans de Waal qui ont la preuve incontestable que les chimpanzés peuvent reconnaitre leurs congénères en regardant la photo … de leurs fesses, supériorité manifeste de la gente animale. Le prix d’acoustique revient au Japon pour le Speech Jammer, une incroyable machine capable d’interrompre définitivement tout(e) bavard(e) en lui faisant écouter ses propres mots avec un tout petit décalage : succès assuré lors des soporifiques discours inauguraux. Bien utile aux géomètres, il est enfin prouvé qu’en penchant la tête vers la gauche, la tour Eiffel parait plus petite. Enfin, 4 chercheurs, assez pervers, ont torturé les résultats statistiques utilisés en neurosciences pour leur faire avouer la présence d’une activité cérébrale significative … chez le saumon, mort depuis plusieurs heures.
Je te l’avoue, ami lecteur, c’est du grand n’importe quoi : luxe d’un ilot « d’absurdie » dans un monde écrasé de cartésianisme économique. Mais de cela, nous ne pourrons point parler car ….Venu du fond des ténèbres profondes
Soudain, un bruit strident déchira tout l’espace.
Froid piquant, Souffle, Lumière immonde.
Adieu ami lecteur, c’est la fin des fins, hélas !
… Silence ???
« Allez, debout faignant ! La neige est partout et attend avec impatience que tu la mettes en tas ! » .
L’appel de la pelle a devancé celui du stylo. Pas le temps pour une chronique mais un sursis : la prochaine fin du monde est déjà programmée pour le 21 décembre. A moins que ce ne soit le 31 qui nous plonge définitivement, et avec délice, dans un coma joyeux.