samedi 15 décembre 2007

Mars en décembre : est-ce bien raisonnable ?

Vous êtes vous retrouvés dehors, en montagne, par une nuit d’hiver, au dessus d’une mer de nuages et par des températures de -20°C ? Moi oui ! Et je peux vous garantir que l’on s’en souvient.

Les pieds semblent se figer comme pris dans un boc de béton. Les doigts, malgré gants et sur gants deviennent aussi agiles qu’une barre d’acier 100C6. Quand au nez, il peut avantageusement remplacer la machine à glaçon d’un frigo américain. Mais le choc violent vient du regard, sous réserve que le cou ait gardé un minimum de laxité arrière avant le torticolis fatal : le noir absolu accentue l’impression de plonger dans un voyage intersidéral dont le vaisseau serait la terre. Et ce n’est pas si faux puisque notre merveilleux corps vitreux à lentille auto adaptative et à bâtonnets sélectifs repousse notre horizon vers 30 milliards de milliards de km plus ou moins quelques frifreluches. C’est d’une beauté quasiment mystique à la condition que le cerveau accepte toujours de fonctionner dans ce milieu de congélation extrême.

Si je vous parle de cette tonifiante expérience, c’est que cette année en 7, par une étrange coïncidence, est marquée d’anniversaires pleins d’étoiles.

1957 : C’est l’époque du bip bip. Non pas ceux du « road runner », oiseau du désert en perpétuelle chasse avec le coyote d’un célèbre dessin animé, mais ceux émis par une boule d’acier répondant au nom de spoutnik. Je suis toujours impressionné de voir combien cette époque où régnait le Bouvart et Ratinet, les abaques et la règle à calcul a réussi à mettre sur orbite des tubes électroniques puis de petits animaux et enfin des hommes avec des moyens pour le moins rudimentaires mais pour autant efficaces et géniaux (pour la génération Playstation, le Bouvart et Ratinet, le petit jaune pour les intimes, était le livre de chevet de tout bon ingénieur voulant faire des calculs précis grâce aux tables de log). Déraisonnable, cette époque le fut à plus d’un titre : débauche d’énergie, de moyens financiers, prise de risque pas toujours maîtrisée. La course à la technologie conquérante, la médiatisation d’ingénieurs de génie comme Werner Von Braun ou Korolev , l’acquisition par l’industrie d’une masse démesurée de compétences nouvelles était la contrepartie d’une technologie « politique », partie émergée de l’affrontement de deux Etats Empire. Mais que cette période fut excitante et combien d’entres nous ont pris goût aux sciences et à la technologie au travers du rêve un peu fou d’envoyer un homme sur la lune.
15 ans plus tard, en décembre 1972 le rideau se baissait sur Apollo 17 : fin de l’ère des pionniers. Les noms de Gagarine et d’Armstrong entrent dans la mémoire collective à côté de Christophe Collomb et de Magellan.


1977, l’espace qui fait rêver est devenu fiction. L’affrontement des empires s’écrit sur la pellicule de par le génie d’un réalisateur, Georges Lucas, lui aussi déraisonnable : une guerre des étoiles qui allait s’allonger sur trois décennies et 6 épisodes. Je me souviens d’avoir eu la chance de voir sur un très grand écran ce premier épisode qui était le quatrième : un choc d’images et de sons. Mais je faisais déjà parti des « vieux » et la génération « que la force soit avec toi » n’a connu le mythe spatial qu’au travers d’Obi-Wan Kenobi, de la princesse Leia et de maitre Yoda. Certes les fusées fusent et continuent à décoller, les robots robotent et explorent Venus, Mars ou Jupiter, les télescopes louchent un peu parfois pour scruter les frontières de l’Univers. Mais l’inconscient collectif se focalise sur R2D2 et Z-6PO et non sur Viking, Pionner ou Venera marquant l’éloignement progressif face à une technologie réelle devenue étrangère à beaucoup.

2007, l’espace est virtuel. Pour ses 10 ans, Google après avoir recréé dans ses serveurs une terre informatique avec une précision souvent métrique, un projet totalement déraisonnable, s’attaque à la Lune, à Mars et à l’Univers. En arrière plan, la guerre sans merci de deux nouveaux empires, Google et Microsoft, pour conquérir le poste informatique depuis la toile, à moins que ce ne soit l’inverse. L’espace réel est devenu industrie spatiale et tourne en rond, comme cette station spatiale internationale ISS qui grossit au rythme des vols de navette sans que l’on imagine réellement où elle doive aller. L’espace est rentable avec ses satellites méteo et de télécommunication. Mais les projecteurs sont bien loin de cette technologie pourtant superbe mais que le grand public appréhende. L’aventure est financière, le grand frisson s’appelle Hedge fund. Les héros sont banquiers ou traders et font la une des magazines de la réussite.

… Et pendant ce temps là, le monde se morfond de la désaffection pour la science et la technologie et du déficit en ingénieurs. Il ne sert pourtant à rien de s’apitoyer sur ce passé révolu ! Les Etats désargentés orientent leur maigre dîme vers des projets « utiles ». Mais ne pourrions-nous pas remettre un peu de déraison dans les grands programmes spatiaux ? La course est au point mort par manque de combattant. Les USA annoncent tous les ans le prochain mega super programme de retour de l’homme sur la Lune. La Russie est convalescente. L’Europe n’arrive pas à se mettre d’accord sur le « simple » programme de positionnement par satellite Galileo.

… Reste l’Empire du Milieu aux ambitions démesurées, inventeur il y quelques siècles de la fusée à poudre et qui pourrait bien nous réserver quelques surprises ! La course en avant reprendra alors, car c’est dans la nature de l’homme de repousser les frontières.

Alors Père Noël, redonne-nous vite le goût d’être déraisonnable ! Mars attend.

samedi 10 novembre 2007

BILLET DE TRAIN, BILLET D’HUMEUR

Petite fable moderne dans le style de messieurs Jean de Lafontaine, Chevalier et Laspalès


L’innovation, vue par un ingénieur, est carrée, elle se met en équation mais elle ne se vend pas obligatoirement très bien.

L’innovation, vue par un marketeur, est ronde, elle bichonne le client mais cela cloche parfois lorsqu’on veut la mettre en fabrication.

Il est donc devenu courant, pour ne pas dire judicieux, de faire cohabiter les hommes de la calculette avec ceux du panel marché pour arriver, du moins l’espère-t-on, au succès commercial. Pas si sûr toutefois, car la transition entre le génial vieux produit que tout le monde s’arrache et le nouvel arrivant innovant ne se fera pas sans casse si ceux qui sont en contacts avec l’acheteur potentiel comprennent mal l’information marketing qu’ils doivent retranscrire en langage client. Gare alors au retour de bâton, pouvant tuer dans l’œuf, l’exceptionnelle pépite décrite par toutes les études de marché.

Souvenez-vous de l’inénarrable sketch « c’est vous qui voyez » interprété par Chevalier et Laspalès où un voyageur aux prises avec un guichetier obtus tentait de trouver un moyen de transport rapide entre Paris à Pau.
(Le rédacteur de ces lignes, compatissant avec ceux qui auraient échappé à cette anthologie du comique, en a déniché une version sur Internet.)



En voici une autre version quelque peu différente, qui, tout en étant sous forme de fable, n’en est pas moins véridique.


La raison du plus fort, n’est pas toujours la meilleure.
Nous l’allons montrer tout à l’heure.

Un manant allait d’un pas pressé, le long d’un quai de gare.
Il était souriant, car son agenda compressé, l’avait mis à l’abri d’une grève annoncée.
Il avait en effet réussi à caser, avant que de partir, ses rendez-vous décalés.

Il serait donc bientôt dans ce cheval d’acier dont la flèche élancée faisait toujours rêver.
Déjà jeune étudiant fauché, il l’avait chevauché lors des premiers voyages.
Plus argenté ensuite, il l’avait emprunté des centaines de fois.
Il l’avait vu mûrir, de l’orange flamboyant des origines au bleu gris soutenu quasiment électrique avant qu’un embonpoint racé ne l’amène à grandir sur deux étages superposés.
Il en connaissait tous les recoins, toutes les odeurs, tous les sons, toutes les petites attentions que la dame du rail offrait à ses chevaliers les plus méritants.
Il n’en avait jamais voulu à cette étonnante machine, qui, fendant l’air des plaines picardes retrouvait, tunnel passé, un flegme britannique, pour parcourir les derniers miles grands bretons.

Accroc du TGV, il le revendiquait, car cette invention de génie, lui faisait remiser, au rang des oubliettes, les fort dures couchettes et autres trains de nuit.

Le manant, toutefois, était un peu inquiet : son efficacité, lui permettant son départ avancé, le mettait, de fait, dans l’illégalité. Certes, le distributeur en gare, lui refusait le TGV souhaité et le guichet était déjà fort encombré, mais le contrôleur, il le savait, serait là pour régulariser.
Il le croise de suite en montant en première, en grande discussion, avec sa charmante collègue, autour d’un papier très coloré.

- Bonjour mon cher monsieur, je voudrais, s’il vous plait, modifier mon billet.
- Il n’y a pas de problème, nous allons procéder. Vous arrivez ici avec pas mal d’avance. Vous voici en première. Et vous possédez la réduction de ceux qui, comme vous, ont de grandes familles. Je vais donc consulter mon papier coloré.

Croisant en XY avec sa partenaire le tableau précité, il découvre le cas du manant souriant.

- Hélas, mon bon monsieur, votre billet valide n’est ici plus valable car nous avons depuis LA nouvelle tarification que voici.
- Que faire alors, cher agent patenté, pour malgré tout voyager ?
- Vous allez au guichet pour changer ce billet ou alors vous payez un tout nouveau ticket.
- Mais si je vais au guichet, ce train, je vais rater !
- Oui, mais C’EST VOUS QUI VOYEZ !

Le manant, connaissant la savoureuse réplique,
Regarda autour de lui si une caméra cachée
N’était pas en ces lieux pour enregistrer
La situation qu’il aurait aimé trouver vraiment comique.

- Vous me dites, Monsieur, que je ne peux choisir qu’entre rester sur le quai ou partir et payer ?
- C’EST VOUS QUI VOYEZ !

Le manant dépité, décida de rester, et passa de ce fait, pour dame SNCF, du rang de voyageur honnête à celui moins reluisant, de contrevenant consentant.

Quelques instants plus tard, le seigneur de ces lieux, passant de siège en siège, arriva de ce fait, près du manant devenu malgré lui totalement malhonnête.

- Je vais vous établir un tout nouveau billet, car depuis pas longtemps les règles ont changé. Si vous aviez un billet Pro, nous aurions concilié.
- Mais savez-vous cher Monsieur, grand seigneur de ces lieux, que j’ai pris bien avant le billet pré cité. Sauf erreur de ma part, la loi de permet pas de modifier les conditions sur la chose déjà achetée. Comment aurais-je pu en ces temps, me procurer autre chose alors que votre seigneurie n’avait rien proposé !
- Je n’en veux rien savoir, mon papier coloré m’indique que je dois, ici verbaliser. Mais vous pourrez aussi demander la faveur de mes chefs. Voici pour votre avis, le docte document de la réclamation client.

Le manant fort déconfit se trouva à payer un billet qu’il avait acheté !

Moralité :

Amis de cette chronique, le lancement d’un tout nouveau produit ne peut jamais se faire,
Sans avoir expliqué à ceux qui vont le vendre que l’on doit concilier.
Combien d’innovations sont tombées dans l’oubli
Parce que l’on n’avait pas donné l’information précise
À celui promouvant la dernière merveille !

Dame SNCF, votre preux chevalier, amoureux de TGV, souhaiterait désormais que votre contrôleur ne se trouve armé que d’un simple papier, fusse-t-il coloré, pour répondre avec justesse et justice au manant fort pressé. Au-delà du tableau, une petite ligne sur la non rétroactivité des conditions de vente aurait pu éviter que le manant, rédacteur de ces lignes, ne transforme en prose son ticket de transport, parait-il invalide.


Ce récit en farce fut fait, on l’appela « le billet de train et le billet d’humeur » et devint newsletter d’un novembre embrumé.

lundi 15 octobre 2007

JEU DE GENOU

JEU DE GENOU : bon je sais, vous êtes déjà en train de vous triturer le cerveau pour connaître quelle malicieuse facétie se cache derrière ce titre impossible.


Réfléchissons ensemble en fonction des compétences qui nous unissent. Le jeu pourrait se rapporter à de la mécanique et aux tolérances d’assemblages. Quand au genou, pourquoi ne pas envisager une nouvelle prothèse révolutionnaire ? Allez, lâchons nous et crachons le morceau : une prothèse à tolérance variable contrôlée par de la mécatronique. Ce serait bien une superbe innovation.

Oui mais, vous savez tout autant, que le rédacteur de ces lignes, à l’esprit pour le moins torturé, vous amène souvent sur des pistes où même Indiana Jones équipé d’un super GPS ne retrouverait pas son chemin. Car ce n’est pas sans une certaine perfidie que le « Jeu de genou » doit se lire ici dans sa version phonétique : le « JE de JE NOUS » … même si, au bout du compte, il s’agit bien d’un JEU.

Le petit exercice qui suit, à vocation décapo-neuronale, n’a d’autre ambition que de nous rappeler que les choses sont rarement comme l’on souhaiterait qu’elles soient. Il est ainsi souvent décoiffant, pour ne pas dire salutaire, de mettre en parallèle nos bonnes intentions collectives, le « NOUS » avec, notre pratique personnelle, le « JE ».

Cela ne sert strictement à rien, sauf à être parfois un peu plus tolérant et à marquer une plus grande retenue dans nos propos.

Exemple : « Nous soutenons tous le développement des transports en commun en ville et je…râle, jour après jour contre les plans de circulation éloignant ma voiture du centre de l’agglomération ».

Bon je sais, vous, les lecteurs de cette newsletter vous ne pourrez pas jouer au « jeu de genou », car vous êtes bien plus consciencieux que le malheureux rédacteur de cette confession. Laissez-moi toutefois, lecteurs compatissants, expier, par ces lignes, mes fautes quotidiennes.

Allez, c’est parti !

Nous nous inquiétons du développement des nanoparticules pour la santé. J’achète sans sourciller des véhicules diesel qui émettent des suies … de la taille de ces nanoparticules.

Nous refusons le développement des canons à neige qui appauvrissent la ressource en eau. Je peste de ne pouvoir rejoindre le bas de la station à ski.

Nous sommes pour la réduction de la consommation d’énergie dans l’habitat. Je laisse tous mes appareils électroniques en veille, qui, en cumulé et à l’échelle du pays, absorbent la puissance d’une centrale.

Nous voulons privilégier le développement des énergies renouvelables. Je refuse catégoriquement l’installation des éoliennes dans ma commune car cela dénature le paysage (je râlais déjà pour les barrage dans les années 60)

Nous exigeons des véhicules qui dépensent moins de 3 litres aux 100 km et pourtant je n’achèterai plus jamais de voiture qui ne possède pas de climatisation !

Nous applaudissons l’arrivée des ampoules basse consommation. Je ne vais quand même pas acheter ce gadget qui coûte 4 fois plus cher.

Nous devons combattre le réchauffement climatique. J’enfourche plutôt un 4 roues qu’un 2 roues pour aller chercher mon pain.

Nous demandons l’arrêt des cultures intensives. Je veux trouver partout des biocarburants (Attention, là, il faut réfléchir pour comprendre la relation de cause à effet).

Nous devons stopper l’expansion du trafic poids lourd. Je veux manger des fraises du Maroc en Janvier.

Etc etc ….

Ainsi va le monde, pétri de merveilleuses ambitions collectives et d’agissements individuels un tout petit peu moins glorieux.

Ce dont je suis par contre sûr c’est que si « NOUS sommes tous d’accord pour que des décisions énergiques doivent être prises, je suis tout aussi convaincu que JE serai mécontent car MON cas particulier nécessiterait une attention spéciale qui ne peux pas se traiter comme le cas général ! »

Je vous laisse car c’est à votre tour de jouer.

Pour ma part je vais continuer à écouter les débats du Grenelle de l’environnement où « nous racontons des choses formidables que je ….. »

En pleine rédemption, votre dévoué.

samedi 1 septembre 2007

VA VOIR AILLEURS SI J’Y SUIS !

Amical lecteur de cette chronique sur l’innovation, je sais à quoi tu penses déjà ! Tu te dis : c’est septembre 2007, la coupe du monde de Rugby démarre, et il serait étonnant que le chroniqueur de ces lignes ne nous parle pas du ballon ovale.


Que voilà bien une bonne idée !

Car, quelle merveilleuse similitude entre le Rugby et l’Innovation. Bon, je sais, d’autres feront l’analogie avec la performance, les finances, le commercial ou je ne sais quoi encore ! Mais avec l’innovation, voilà bien la seule et unique vraie référence, et je le prouve.

Regardez la mêlée, cette masse grouillante d’où sort le ballon conquérant : c’est le brain storming qui permettra de dégager le projet à développer.

L’action qui s’en suit, c’est sa maturation. Les placages ne sont rien d’autre que les dures lois de la recherche : on se croit près du but mais voilà que l’imprévu surgit, contrariant l’avance.

Et puis, enfin, il y a les merveilleuses lignes d’attaques qui font vibrer les foules, réagir le palpitant et sortir les canettes de bière, où le ballon passe, d’équipier en équipier, jusqu’à l’ailier qui va concrétiser dans l’en-but : une magnifique image de l’idée, issue de la recherche, qui passe au marketing, au bureau d’étude, à l’industrialisation et enfin à la production avant que le commercial ne fonce pour transformer l’essai.

Vous croyez donc que ce sera le thème de cette chronique ? Mais n’est-ce pas trop facile et évident ?

Non, mon regard se portera plutôt vers les tribunes, car on ne les regardes pas assez, ces tribunes, avec ceux qui les constituent : les spectateurs !

En 50 ans, ces derniers ont connu une mutation génétique rapide et profonde , passée inaperçue, mais pourtant source de bien plus d’enseignements que ce que nous apporte l’ovalie.

Cette évolution, révolution ( ?), se traduit par… la position des bras.

Au départ, toujours le même syndrome : un visage grimaçant avec un clignement d’œil. La suite est plus surprenante : des bras tendus le long du corps il y a 50 ans, des bras pliés toujours le long du corps il y a 20 ans et des bras tendus en avant aujourd’hui.

Cela est tellement naturel que plus personne n’y fait attention. Et pourtant, cette mutation trouve son origine commune dans une petite boite noire ou argentée : l’appareil photo.

Du viseur vertical du boîtier 6x6 à l’écran de l’appareil numérique, la photo nous renvoie l’image , humour facile, d’une redoutable bagarre industrielle contrôlée par l’innovation, et dont les guerriers font passer les robustes rugbymens pour des gringalets.

Notre but est de vous conter l’histoire de ce tournoi historique fait de stratégies conquérantes et des défaites mémorables.

Il y a 20 ans, que pouvait-il se passer dans la photo ? Les marketeurs vous disaient : « c’est un marché mature » où les positions des uns et des autres sont clairement établies : les fabricants d’appareils fabriquent (Canon, Nikon, Kodak, Rollei, Mamya, Minolta et quelques autres), les fournisseurs de pellicules fournissent (Kodak encore, Agfa, Ilford…) et les gros laboratoires, répartis sur tout le territoire pour être près du consommateur, développent. La niche de la photo instantanée était solidement tenue par l’incontesté Polaroïd. Bref, une vie pépère avec des évolutions tranquilles : des pellicules aux couleurs de plus en plus « plus vraies que nature », des chargements de pellicules de plus en plus « plus faciles », tirées par le grand innovateur d’alors, Kodak , ave l’Instamatic, puis le pocket 110 et enfin l’APS.

Mais un marché mature a un gros défaut : celui d’être mature et donc souvent de moins en moins rentable.

Kodak lance alors l’attaque sur sa niche profitable de l’instantané de Polaroïd. Il s’en suit une monstrueuse mêlée à coup de brevets et de juristes affûtés. Un grand match pas très reluisant techniquement mais gagné, au final, par Polaroïd. Victoire à la Pyrrhus car, alors que ces géants s’épuisaient sur leur cœur de métier, personne n’allait voir ce qui se passait sur le terrain d’à-côté, en électronique !

Les industriels photographes d’alors, étaient d’immenses spécialistes de la mécanique, de l’optique ou du chlorure d’argent, mais oubliaient d’orienter leurs veilleurs technologiques dans la bonne direction. Et un veilleur mal orienté c’est potentiellement un aveugle ! Remarquez, ils avaient des excuses. Auriez vous eu idée d’aller observer un fabricant de gros ordinateurs professionnels comme HP, un créateur de fours à micro ondes comme Matsushita ou un coréen low cost comme Samsung ?

Et pourtant, s’ils avaient suffisamment observé, ils auraient découvert la redoutable rupture technologique du capteur CCD. En fait, ils l’ont peut être vue mais ils n’y ont pas cru ! Rappelez-vous les appareils d’il y a 8 ans à 300 000 pixels : « Booooh ! Que c’est moche ! Des photos immondes … l’argentique aura toujours de beaux jours devant lui » entendait-t-on chez les spécialistes. Sauf que monsieur et madame Michu, c'est-à-dire vous et moi, découvrions que l’on pouvait voir immédiatement sur un petit écran, le résultat du clic, et l’effacer si nous n’étions pas contents. La frustration liée à l’attente interminable du développement de la photo papier, au final ratée, s’évaporait d’un coup.

Aujourd’hui, la photo est redevenue un marché dont la croissance fait pâlir plus d’un dirigeant d’entreprise (les dernières statistiques de vente dépassent encore toutes les prévisions). Les méthodes dont l’électronique a le secret y sont appliquées : vous avez aimé les microprocesseurs 286,386, 486, Pentium 1, 2, 3, Duo Core, alors vous apprécierez les appareils 2, 5,7,10 millions de pixels ! Et tant pis si vous n’avez besoin que de 3 millions de pixels ! L’essentiel, c’est le plaisir de l’instant … puis la frustration de ne pas avoir LA dernière révolution technologique. La photo est devenu un consommable de mode : ne pas changer son appareil tous les trois ans est devenu ringard.

Quand à nos anciens leaders de marché, ils ont bien souffert : Polaroïd est mort, Kodak a failli disparaître, et des marques prestigieuses ont sombré, comme beaucoup de laboratoires de développement, avec la dépression du cristal d’argent !

Vous connaissez aujourd’hui Matsushita sous le nom de Panasonic, leader du compact, vous ne vous moquez plus de Samsung, devenu un géant innovateur de l’électronique et HP veut vous accompagner de l’écran photo à l’écran d’ordinateur.

Un monde nouveau se recrée avec ses nouveaux acteurs. Même les boites à chaussures pour stocker les photos ont changé : elles se nomment aujourd’hui disques durs. Mais leur utilisation reste la même : on oublie toujours aussi vite la super méga exceptionnelle photo de vacances lorsqu’elle s’enfouit dans les méandres du temps ! Les bits ont juste remplacé la poussière.

Alors, lecteur compatissant, que retenir de ce match d’une décennie :
- D’abord se rappeler qu’un marché mature peut redevenir ultra profitable si l’on trouve la bonne rupture technologique.
- Ensuite qu’être leader d’une vieille technologie ne signifie plus grand-chose lors d’une mutation profonde de marché. Anticiper nécessite de savoir garder en interne quelques innovateurs long terme, créatifs, désobéissants et avec l’esprit start-up. Lâcher la bride de la créativité, c’est souvent l’assurance d’une certaine pérennité.
- Enfin, se rendre compte que l’on est potentiellement aveugle, non sur les évolutions, mais sur les révolutions de son marché. Comment un Kodak pour la couleur ou un Ilford pour le noir et blanc auraient ils pu imaginer que la solide branche sur laquelle ils étaient assis n’était plus rattachée qu’à un tronc vermoulu ? Il ne faut pas hésiter à se payer quelques veilles multisectorielles pour savoir si les autres, dans des marchés totalement différents, ne vont pas venir marcher sur votre pré carré ! Et cela est vrai partout : un sous-traitant spécialiste de l’usinage ou du découpage d’aluminium aéronautique devrait se méfier du composite spatial qui prépare la révolution de l’avion « tout plastique » !

Alors, un seul mot d’ordre. Transformons le « va voir ailleurs si j’y suis » en « allons voir ailleurs où ils sont » ! La meilleure innovation est toujours à la frontière des marchés et des technologies.

Bon mois de septembre et « Allez les petits » !

mercredi 15 août 2007

Réussir ses chipolatas par temps de pluie

Dieu aurait-il fait des erreurs lors de la création du monde ?


Bon, soyons clair : à parcourir le livre de la Genèse, on se rend compte que le job n’était pas de tout repos. Regardez le quatrième jour. Il y avait déjà un ciel, une terre, un soleil, de l’eau, des arbres fruitiers et des étoiles. Au cinquième, on rajoute les poissons et les oiseaux. Arrive le sixième où apparaissent les animaux terrestres. Dès cette période, le genre humain était prêt à sortir de terre puisqu’il avait déjà les vaches pour produire du bon Reblochon, les oies et les canards pour l’alimenter en succulent foie gras et le raisin pour lui garantir de sublimes dives bouteilles. Bref, la femme et l’homme qui allaient suivre avaient tout pour être de bons épicuriens. Mais j’ai beau avoir lu et relu la Genèse, on ne retrouve nulle part de trace de la création du cilicidae (ordre des diptères sous ordre des nématocères). Le moustique, car tel est son petit nom, fût donc, sans aucun doute, victime d’un oubli ou d’une erreur lors du grand déballage… Et il nous le fait bien payer ! Individu irritant s’il en est, invisible le jour et massacreur du sommeil réparateur de nos nuits par ses vols circulaires autour de vos lobes auditifs, accompagnés d’attaques en piqué à la manière des Spitfire et autres chasseurs de la seconde guerre mondiale. S’il est insupportable à nos yeux, à nos oreilles et à notre peau et il est aussi un élément caractéristique de nos transhumances estivales et nous rappelle le nécessaire besoin de déconnecter quelques uns des neurones à connotation réflexive. Je vous demande donc de considérer avec bienveillance ces quelques lignes voyageuses issues d’une nocturne insomnie liée au maudit animal sus cité.

Au 19ème siècle, s’évader à l’autre bout de la planète depuis son salon, nécessitait de se plonger dans la collection des voyages extraordinaires écrits par le grand Jules, amateur de petit Lu et danseur sur pont. Au 21ème siècle, je reste pour ma part toujours sidéré par le monde virtuel créé par Google Earth (http://earth.google.fr/ ), une seconde terre faite de zéros et de uns mais qui permet de voyager du pôle nord à l’équateur, de l’Everest aux îles Aléoutiennes ou des Bahamas au Sahara, tout en restant dans son fauteuil. Au-delà du plaisir des yeux, je crois que nous voyons émerger là, une nouvelle génération de moteurs de recherche basée sur la cartographie, avec le marché qui va avec. Google propose en effet une série de « couches » (les layers) permettant de géolocaliser toute sorte d’informations. Il a par exemple racheté sans bruit, en juillet, une société espagnole, Panoramio, (http://www.panoramio.com/) dont le site positionne les photos de tout un chacun sur le globe virtuel. Et c’est là, me semble-t-il, la vraie révolution du nouvel internet, le WEB 2.0, où l’interaction devient massive entre les sites « receveurs » et la contribution directe de la foule des internautes devenus « acteurs ».

C’est aussi la revanche du touriste consommateur face à une ville, une région ou un pays qu’il ne connaît pas. La qualité souvent métrique des images et des cartes associées, permet de savoir si le magnifique hôtel du catalogue, perdu dans une végétation exubérante et dont l’illustration a été obtenue par un photographe contorsionniste, n’est pas situé, en réalité, à quelques mètres d’une autoroute à 14 voies ou d’une centrale thermique nauséabonde. Pour la France, le Geoportail de l’IGN (http://www.geoportail.fr/ ) bat souvent Google grâce à une banque d’images plus précise et plus récente mais relève de la même approche (voir l’utilisation qu’en fait les pages jaunes).

Autre point qui me semble mutant, est le réflexe communautaire avec le besoin irrésistible de faire partager ses expériences bonnes ou mauvaises. Les « Oh » et les « Ah » de contentement ou de grognement, hier limités au cercle d’amis, aux collègues de bureau ou de comptoir de café, se répandent maintenant sur la terre entière. L’internet démultiplie les « émetteurs » et les « récepteurs » d’avis : par exemple, le site Tripadvisor (http://www.tripadvisor.fr/ ) permet d’avoir, à priori, une opinion souvent moins tendancieuse de son hébergement de vacances, grâce aux multiples commentaires déposés. C’est là, pour le marketeur « malicieux » une source redoutable à bien appréhender : gare à celui qui aurait une brochure de présentation trop éloignée de la réalité décrite par les internautes (mais les marketeurs malicieux, cela n’existe plus, bien entendu) !

Ne restons pas pour autant béat devant tant de magie. Le Web ne présente pas que des qualités. Si les sites de voyages, permettent encore de réaliser de bonnes affaires, nous assistons, après une période euphorique, à une relative homogénéisation de l’offre. L’effet tête de gondole se développe aussi dans le monde virtuel, cachant la réalité de tout ce qui n’est pas massivement visible sur internet. Le bon internaute doit se rappeler qu’il a aussi une tête pour réfléchir et ne pas hésiter à passer la troisième ou la quatrième page de recherche, s’il veut commencer à apercevoir autre chose que des centrales de réservation (que ceux qui n’ont pas testé un moteur de recherche avec les requêtes Paris et hôtel fassent l’expérience). Plus délicat encore, est l’utilisation des comparateurs, sauf peut-être pour les voyages aériens. Au mieux, la comparaison se fait sur les sites des grands voyagistes … au pire, uniquement sur les sites sponsors, mais dans tous les cas très loin de l’exhaustivité souvent revendiquée. Enfin le Web a son coté pratique pour les grands départs : les ViaMichelin (http://www.viamichelin.fr/) et autre Mappy (http://www.mappy.fr/) sont redoutablement efficaces pour tracer le chemin le plus rapide pour aller du point A au point B, mais ils ne sont pas encore au niveau de la carte routière pour s’inventer les chemins de traverses permettant de lézarder au détour d’un virage.
Les rêveries d’un promeneur solitaire d’un Jean-Jacques Rousseau édition 2007 s’écrivent : « 2km droit, tourne gauche, virage, 500 mètres rond point, droit, 1 km, entrée village … », un peu limite pour l’esprit.

Reste la grenouille, non pas l’avaleuse de moustiques mais la prévisionniste météorologiste. Le temps qu’il fait reste la préoccupation centrale des estivants et le sujet de bien des discussions durant cet été totalement hors norme. Notez en aparté que « la bombe » des années 50 a été remplacée par « le réchauffement climatique » pour expliquer les caprices de nuages baladeurs qui, au lieu d’arroser tranquillement l’Islande viennent prendre le soleil sur la côte Atlantique. Que faire en effet, lorsque le barbecue se prépare, que les amis se retrouvent au jardin et que le ciel devient soudain menaçant alors que la télé avait bien évidemment annoncé un soleil radieux ? La solution peut, une nouvelle fois, si l’on cherche bien, venir de l’Internet. Le site meteox (http://www.meteox.fr/) donne en effet toutes les 10 minutes, et en temps réel, la position des zones de pluie. Ce n’est plus de la prévision mais de l’observation. Testez le, et vous saurez sans gros risque d’erreur, si le répit avant le déluge est suffisamment long pour que vos chipolatas soient cuites au charbon de bois et non à la vapeur d’eau !

Allez bon surf !

lundi 2 juillet 2007

L’économie du parasol

Ce que j’aime bien avec Hollywood, c’est que l’on s’emmêle rarement les neurones. Le message est clair, rustique, efficace.

Prenez l’exemple du réchauffement planétaire vu par « Le jour d’après ». En ultra bref, la banquise fond. Le Gulf Stream s’arrête, déclenchant, par un mystérieux mécanisme, trois immenses cyclones sur l’hémisphère Nord. Ces derniers se transforment en aspirateur de l’air stratosphérique et plonge notre monde occidental sous une épaisse couche de glace. Les bons sentiments sont saufs sous un déluge de neige et les gentils mexicains qui étaient bloqués derrière une frontière électrifiée deviennent la terre d’accueil d’une Amérique frigorifiée et reconnaissante.

Bon allez, on filme quoi maintenant Harry Potter ou Superman ?

Bien que l’ayant vu plusieurs fois, je suis beaucoup plus dubitatif sur « l’œuvre » de Al Gore, non pas que le film ne soit pas percutant, mais j’ai toujours un regard suspicieux sur le business qui entoure cette grosse cavalerie. A nouveau et en ultra bref : la terre se réchauffe, on court à la catastrophe mais super «Gore » veille et nous alerte à temps pour corriger le tir. C’est efficace mais les ficelles, fussent elles américaines, sont tellement grosses que le malaise me gagne systématiquement. Avez-vous vu la tête du pauvre ours blanc, en image de synthèse 3D hyperréaliste qui nage jusqu’à l’épuisement car il ne trouve plus de glace suffisamment solide pour se reposer ? Waooo ! Walt Disney n’aurait pas fait mieux avec un livre de la Jungle version four à micro onde.
Comment ne pas sourire devant la théorie boursière du gentil constructeur automobile ? Je vous la fait en rapide : Le bon Toyota, qui produit l’écologique Prius, gagne bien plus d’argent que les méchants Ford et GM qui construisent des monstres abreuvés par 25 litres d’essence aux 100 km.. Si l’on suit cette US vision, alors Renault, PSA ou Fiat, dont les émissions de CO2 par véhicule, sont les plus faibles du marché devraient faire le bonheur des boursicoteurs du dimanche et autres fonds de pension.
Le choc culturel le plus rude reste toutefois, pour moi, la séquence du tabac, version puritanisme anglican mâtiné de culpabilité judéo-chrétienne. Al Gore, lorsqu’il était petit, cueillait du tabac dans la ferme paternelle. Mais il ne savait pas que « le tabac, c’est pas bon ». Il perd l’une de ces proches, fumeuse intensive, d’un cancer du poumon, et tente depuis de se racheter en prêchant la bonne parole, sur le nouveau fléau de la terre chaude. (Une vérité qui dérange – Al Gore – 1 DVD Paramount)

Que l’on ne se méprenne pas. Ma critique ne concerne pas le fond du discours mais la forme.

Que la terre se réchauffe c’est un fait statistiquement de plus en plus probable. Que les origines en soient humaines est sans doute potentiellement vrai, au moins pour une part, mais nous posons nous réellement les bonnes questions ?

En ce sens, je ne vous conseillerai jamais assez de profiter de vos vacances pour vous intéresser au livre du chasseur de Mammouth, Claude Allègre, lui aussi victime du réchauffement (Le vieux pachiderme, pas l’ancien ministre professeur). Cette fois, je vous la fais à la mode « Reader Digest » : La terre chauffe peut-être mais nous serions bien intrépides de mettre des bâtons dans les roues de nos industries alors que d’autres ne se posent pas autant de questions métaphysiques. Le chaud peut avoir du bon. Protégeons notre économie, trouvons des alternatives intelligentes pour moins consommer de matières premières mais surtout, répondons d’abord à la question primordiale qui n’est pas le réchauffement mais la gestion et la répartition de l’eau disponible dans les années à venir.

Je vous dirais que je ne suis pas obligatoirement d’accord avec tout le contenu de l’ouvrage, par ailleurs assez facile à lire, mais j’avoue aimer les gens qui refusent la pensée dominante, fussent-ils seuls contre tous. Avec cela, on réfléchit un peu moins idiot ! (Ma vérité sur la Planète – Edition Plon)

Ce fut d’ailleurs le grand mérite de Wilfrid Le Naour, Pdg de Somfy, lors des dernières rencontres mécatroniques (EMM2007). Devant une docte assemblée, de chercheurs, d’industriels et de bureaux d’études, tous plus mécatroniciens les uns que les autres, le message fût : la R&D en mécatronique (ou domotique) c’est bien, cela nous aide à nous différencier et à gagner de l’argent mais C’EST HORS SUJET !

Imaginez-vous, face à un examinateur qui, à la fin de votre brillante dissertation vous dit : « Mouais, c’est pas mal, mais vous êtes à côté de la plaque ! ».

Allions nous devoir sortir, par la force, ce dangereux agitateur ? Heureusement, le technicien, auditeur de conférence, est avant tout une espèce placide qui considère le doute et la contradiction comme des éléments essentiels au progrès, ce qui nous permet aujourd’hui de rouler sur des pneus et non pas sur des rondins de bois. Donc « Super Wilfrid », comme l’on dit certains journaux, nous a fait le coup du : « c’est quoi réellement l’important ?». Et de nous démontrer que ce ne sont pas les quelques malheureux milliers de maisons écologiquement acceptables qui compenseront le parc existant des millions d’appartements énergivores. Là ; je vous la fait en moins bien que l’original…. Et de plaider, lui le capitaine d’industrie, libéral par nature, pour une intrusion forte du politique afin d’imposer des changements radicaux : « les awards de l’environnement 2007 auraient dû être attribués au gouvernement australien qui interdira, à partir de 2008, la vente des ampoules à incandescence au profit des lampes basse consommation ».

La contrainte librement acceptée, « l’opinion est prête », voilà bien une nouvelle forme de révolution verte qui met l’intelligence au service du collectif.

Idée de pur rêveur ? Pas si sûr car, et ce sera ma conclusion, nous arrivons enfin à LA DATE MAGIQUE ET MYTHIQUE : le 07/07/07. Ce 7 mystérieux, dont les nouveaux Nostradamus et la française des jeux nous garantissent un effet immédiat.
Le 07 juillet 2007 ouvrira cette année l’ère de l’économie du parasol, du bouchon autoroutier sudiste, de la crème solaire et du réchauffement pas uniquement planétaire. Profitons en pour adopter quelques petits gestes pour la planète. Nous ne nous en porterons pas plus mal et nous aurons le sentiment d’agir pour tous. Multiplié par 6 milliards, nous pouvons déclencher bien des bonheurs !

lundi 4 juin 2007

LE GANG DES DENTS BLEUES

Cette chronique va encore me faire de sérieux ennemis, mais il est de mon devoir de lancer un véritable cri d’alarme. En effet l’innovation prend parfois, et de façon très sournoise, des colorations sexistes, voire même machistes.

Vous ne me croyez pas ?

Et pourtant, il suffit de regarder autour de vous dans la rue. Lancez un petit sondage pour connaître la répartition des bipèdes masculins et féminins équipés d’un organe proéminant … au niveau de l’oreille. Je veux parler du Bluetooth, accessoire devenu parait-il IRREMPLACABLE dans la communication moderne.

Le Bluetooth est avant tout masculin, image d’une nouvelle virilité technologique.

Je suis toujours sidéré de voir comment les ressources marketing peuvent se déployer derrière une technologie, certes intéressante, mais pas pour autant indispensable. Alors que le monde des audioprothésistes réussit à camoufler de façon quasi parfaite les appareils auditifs, il est de bon ton de se ballader dans la foule avec une demi-lune technico-aguicheuse accrochée au lobe droit, transformant un visage agréable en étonnant Mr Spoke des temps modernes (pour la génération post Bobo, le docteur Spoke était un des personnages emblématiques à grandes oreilles de la série télévisée Star trek des années 60).

On voudrait nous faire croire qu’il n’y a point de salut en dehors du Bluetooth. Voici de quoi vous en convaincre.

Je l’avoue la semaine dernière j’ai été maladroit en écrasant mon écouteur filaire, un ringard kit piéton, très à la mode il y a longtemps (pour un opérateur téléphonique, longtemps c’est il y a 24 mois).

Je me rends donc dans ma boutique « préférée » où un vendeur zélé tentait de fourguer un téléphone multifonction mp3, camera, 3G, GPS, mail et quadribande à un vieux monsieur qui voulait simplement appeler ses petits enfants. Vint ensuite mon tour où, dans ma grande naïveté, je demande mon fort utile kit piéton. Air ahuri et compatissant du vendeur : « mais Monsieur, c’est très dangereux ».

Je me demande si mon interlocuteur croit que je vais me « stanguler » avec le redoutable fil reliant mon GSM à mon oreille. S’engage alors un dialogue entre techniciens :

Lui : « Non Monsieur, vous savez, on ne sait pas trop avec les téléphones : les études nous indiquent que les émissions radios ne sont pas nocives pour le cerveau mais il vaut mieux être prudent. Aujourd’hui il n’y a rien de mieux que le Bluetooth pour éloigner les ondes dangereuses. J’ai d’ailleurs une promotion à 60 euros ! »

Moi, faussement étonné : « A bon, le Bluetooth que l’on met sur l’oreille, ce n’est pas de la radio ? ».

Lui : « Euh, non c’est du Bluetooth. Blue ça veut dire bleu ! Vous voyez d’ailleurs,là, l’oreillette que je porte et qui clignote en bleu : c’est ça le Bluetooth, mis au point par nos ingénieurs. Il n’y a rien de mieux ».

Moi, franchement irrité que l’on mette en doute mes rudiments de la langue de Shakespeare « mais votre Blue machin, il communique comment avec le téléphone »
Lui « mais par Bluetooth, monsieur, c’est une NOUVELLE TECHNOLOGIE ».

Le vieux Monsieur qui était toujours en train de réfléchir à son nouveau téléphone prend un intérêt soudain pour notre conversation.

Moi « Cher vendeur, sauf si le téléphone est équipé d’une technologie de médium, le Bluetooth ne doit être ni plus ni moins qu’un émetteur radio » (Là j’avoue avoir été légèrement sadique en préparant le piège vers lequel fonçait mon interlocuteur).

Lui « mais non Monsieur, puisque je vous dit que c’est du BlueTooth »

Moi, lançant alors mon attaque : « Oui mais le Bluetooth, c’est un standard radio, dans la bande de fréquence ISM de 2,4 Ghz et qui a, dans notre cas, une puissance de 1mW. Cette bande est divisée en 79 canaux séparés de 1 MHz. Le codage de l'information se fait par sauts de fréquence. La période est de 625 µs, ce qui permet 1 600 sauts par seconde. Voilà ce que c’est que le Bluetooth, Monsieur. Maintenant, acceptez vous de me vendre un kit piéton filaire à 5 euros ? ».

Avez-vous vu le désespoir poindre dans le regard d’un vendeur, au moment où il découvre qu’il a perdu pied à un client récalcitrant. J’ai acheté mon Kit à 5 euros et le plus drôle est que le vieux Monsieur, tout ragaillardi, a, dans la même dynamique, opté pour un « simple » téléphone à 1 euro.

L’innovation c’est bien mais à condition de l’utiliser à juste titre.

Ni victime de la mode, ni du mix-produit, il ne me semble pas indispensable, pour paraître « branché » de se « débrancher », ne serait-ce qu’avec un superbe BlueTooth.
Je ne pense pas non plus, messieurs, que nous fassions davantage craquer la gente féminine avec votre dent bleue.

Car BlueTooth, passant à la moulinette du Harrap’s se traduit bien par : DENT BLEUE.

Et cela, par contre, reste pour moi un insondable mystère !

dimanche 1 avril 2007

LE CERN REUSSIT A STOPPER LE TEMPS

Cette chronique vient de la rencontre récente au CERN avec le Dr Fisherman responsable des premiers tests du LHC : « nous sommes face à une machine capable d’arrêter le temps, mais nous ne savons ni pourquoi ni comment elle fonctionne !».
Déjà connu sous le nom d’effet SALMON, ce phénomène méritait bien cette newsletter dans notre série alliant l’innovation et la gastronomie. Après le champagne et RH des chercheurs, le miel et la maîtrise du changement, voici l’épisode 3 : saumon et gestion du temps

Au départ, des détecteurs … qui ne veulent rien détecter !

Le CERN est entré dans la phase de test de son nouvel instrument, le LHC (large hardon collider) dont la mise en service est prévue dans le courant de 2008. Instrument exceptionnel ne serait-ce que par la taille du détecteur principal (plusieurs dizaines de mètres) ou par la nature des technologies mises en œuvre (l’accélérateur est équipé sur plus de 27 km en aimants supra conducteurs fonctionnant à – 271°C).

Mais comme souvent, la Science réserve des surprises non prévues dans les théories les plus sophistiquées. Il en est ainsi des premiers tests de l’accélérateur de particules démarrés au début d’année et dont l’annonce officielle des résultats dans les prochains jours promet un véritable cataclysme, scientifique et médiatique.

Rappelons les faits.

Début Janvier, l’émission des premiers faisceaux de particules devait permettre de tester la qualité de la focalisation et notamment de vérifier le bon fonctionnement des aimants supra conducteurs « guidant » les faisceaux. Pour se faire, un détecteur provisoire était installé sur le « chemin » du faisceau après les accélérateurs (système d’insertion linéaire, et anneau circulaire). Les premiers résultats ont été surprenants puisque les détecteurs… ne détectaient rien !

Les physiciens ont alors cru à un dysfonctionnement majeur des aimants dont la technologie représente un véritable défi. Pourtant, après contrôle des 27 kilomètres de tunnel, le diagnostic concluait à un fonctionnement correct. Selon le physicien Peter Fisherman, responsable de cette phase de test, « la période devenait critique car le problème rencontré ne rentrait dans aucun des schémas prévus ou prévisibles. Il nous fallait donc concevoir en urgence de nouvelles procédures, permettant de pister le faisceau de particules. Travaillant nuit et jour, nos électroniciens et mécaniciens ont conçu en moins de deux semaines un détecteur mobile léger que nous avons positionné sur des points stratégiques de l’accélérateur».

Des particules qui n’en font qu’à leur tête !


A partir de ce moment, les découvertes, pour le moins déroutantes, ont été au centre de toutes les discussions dans les couloirs du CERN. Comme le dit le Dr Fisherman, «tout se passait comme si le faisceau quittait bien le générateur de particules, parcourait une partie de l’accélérateur puis, pour une raison inconnue, rebroussait chemin ! Si nous augmentions la puissance, les particules allaient plus loin mais le phénomène de retournement se produisait de la même façon ».

Madame Lise Octopus du service communication du CERN tente de vulgariser cette découverte : « imaginez une pierre que vous lancez en l’air. A cause de la gravité, la vitesse de la pierre va diminuer jusqu’à s’annuler. La pierre retombera alors vers le lanceur. Si la vitesse initiale est plus importante, la pierre ira plus haut mais retombera toujours vers le lanceur. Dans le phénomène découvert au CERN, les particules réagissent de la même manière, sauf que nous ne comprenons pas quelle est la cause physique, équivalente à la gravité, qui ramène les particules vers le générateur ».

Non sans humour, les physiciens ont baptisé ce phénomène du nom de SALMON (Saumon en anglais), par analogie à ces poissons qui reviennent toujours sur leur lieu de naissance.

Mais le plus fantastique est à venir.


Vers la machine à remonter le temps ?


A chaque tir de particules, les horloges atomiques du CERN se désynchronisent avec celles du réseau mondial. Hubert Seaside, chef de projet temporel, explique qu’elles « prennent systématiquement quelques millionièmes de seconde de retard. Nous nous trouvons dans un état où le lieu CERN semble sortir, à chaque tir, de l’espace temps de la terre ! C’est comme si les horloges s’arrêtaient ! ».

La communauté scientifique mondiale se retrouve ainsi confrontée bien involontairement à une énigme dont les conséquences sont imprévisibles : « nous sommes face à une machine capable d’arrêter le temps mais nous ne savons ni pourquoi ni comment elle fonctionne ! ».

Le déplacement d’une horloge atomique, montre que le phénomène est encore sensible à plus de 50 km du CERN.

Le LHC fait donc parler de lui dans un domaine où on ne l’attendait pas. Si la machine à remonter le temps reste encore du domaine de la science-fiction, le CERN a démontré la possibilité pratique d’arrêter le temps : « en tirant en rafale 100 000 faisceaux de particules, nous sommes sortis de l’espace-temps durant 0,1 seconde ! Les chercheurs du CERN sont donc aujourd’hui plus jeunes que leurs voisins ».


Le monde de la Physique réuni en urgence dimanche à Genève


Preuve de l’importance de la découverte, une conférence internationale est programmée dès dimanche à Genève au centre des congrès du quai de la criée. Les principaux prix Nobel de Physique sont attendus pour tenter de fournir une explication rationnelle. Peter Fisherman ne se départit pas pour autant de son flegme tout britannique et conclut avec un sourire : « nous sommes aujourd’hui dans la position du pêcheur qui sent que la tension de sa ligne devient soudain très forte. Il sait que le prise sera belle même s’il ne l’a pas encore vue ».

Nul doute que l’effet SALMON va faire couler beaucoup d’encre dans les jours qui viennent.

samedi 10 mars 2007

De la maitrise du petit déjeuner

De la maîtrise des expérimentations lors du petit déjeuner pour définir quelques stratégies d’entreprise ou … optimiser les annonces en période électorale
!

Il existe dans la journée des moments particulièrement importants. Le petit déjeuner fait partie de ceux-ci car il représente une transition étonnante et quotidienne entre le calme serein des bras de Morphée et l’agitation associée au Phébus naissant.

Instant privilégié précédant les intenses négociations de la salle de bain entre :
- les impérieuses nécessités du rasage d’une barbe de 8 heures (monsieur) et,
- les besoins naturels d’un maquillage subjuguant (madame)

Instant privilégié avant la gestion de crise d’emploi du temps due:
- aux petits tombant malades le jour d’une réunion de première importance
- aux ados ayant manqué le transport scolaire
- à la voiture refusant de démarrer pour cause de gel nocturne intense. (le choix n’est bien évidemment pas exhaustif !)

C’est pour cela que j’aime bien le petit déjeuner ! Plus tout à fait au ralenti, mais pas encore speedé, il semble être un îlot de tranquillité, de calme et de volupté. Serait-il ainsi l’instant de « zenitude » où tout est régi par des règles simples, immuables et maîtrisables par tout un chacun.

Certains me rétorqueront que non ! Que c’est une de ces périodes les plus stressantes où la biscotte se casse au beurrage, là où on ne l’attend pas, où la tartine tombe du côté de la confiture. Mais tout cela est connu et contrôlable par un simple calcul de RDM (résistance des matériaux) ou de loi de Murphy, même si l’on a rarement un ordinateur dans sa cuisine !

Pourtant, il y a bien sur la table de déjeuner (version continentale), un élément perturbateur qui semble n’en faire qu’à sa tête.

Je vous vois sourire en pensant à ces ados mi réveillés mi endormis qui vont créer, dans quelques instants, la crise précitée (voir quelques paragraphes plus haut). Mais mon œil s’attardera plutôt sur un pot, bien innocent en apparence, mais qui n’en fait qu’à sa tête : le pot de miel !

Car comme le champagne qui, dans la précédente newsletter nous a permis de modéliser le management de l’innovation, le miel est un outil redoutable d’explication de stratégie du changement.

Je sais, vous pensez que le rédacteur de ces lignes a abusé, une nouvelle fois, des bienfaits du breuvage sus cité et pourtant, il me serait agréable que vous vous transformiez dès demain matin en expérimentateur hors pair !

Le miel est en effet thixotrope !
Si vous ne voulez pas plonger directement dans votre dictionnaire favori, sachez que la thixotropie est la propriété définissant la variation de viscosité en fonction des contraintes appliquées.

Devant vos airs ahuris, il est temps de prendre une décision, en l’occurrence, une cuillère.

Mettez-la dans votre bol de café et faites-la tourner. Plus vous accélérez et plus le liquide va tourbillonner. Recommencez le même exercice avec votre pot de miel crémeux. Pas de problème à vitesse lente mais, lorsque vous tentez d’accélérer, le miel semble durcir. Recommencez en plantant lentement la cuillère dans le miel : elle descend doucement jusqu’au fond du pot. Maintenant, plantez-la vivement et le miel se met à résister !

Y aurait il ici un caprice de la nature ? Le physicien vous dira que les microcristaux de sucre du miel n’ont pas le temps de s’organiser dans le sens de la contrainte qui leur est appliquée (vitesse de la cuillère). Voilà l’exemple typique de la thixotropie que nous devrions bien nous rappeler dans notre vie quotidienne de management d’entreprise.

Combien de jeunes entreprises sont étonnées par l’échec marchand de leur produit révolutionnaire ? Bousculer un marché nécessite toujours plus de temps et d’énergie que prévu. Un business plan raisonnable basé sur une pénétration lente est plus souvent garant de succès !

Changer une culture d’entreprise à rythme forcé est régulièrement cause de disfonctionnements majeurs. Les responsables de fusion acquisition l’ont souvent bien compris dans les gestions de marque de sociétés en passant par une phase transitoire où sont accolés les noms des sociétés réunies (phase « d’apprentissage ») avant de revenir, « pour cause de simplification », au nom de la société absorbante.

De même, les évolutions d’organisation sont toujours mieux acceptées lorsque l’on prend le temps de « mettre en mouvement » les équipes. A l’inverse, le fait imposé est souvent source de blocage !

Que l’on me comprenne bien, il y a des moments où la gestion de crise exige des décisions rapides et urgentes, « sous contrainte ». Mais dans le quotidien normal, nous serions bien inspirés de nous rappeler les règles inventées par les travailleuses butineuses.

Alors demain matin, lorsque vous miellerez votre tartine, expérimentez la vitesse optimale … vous pourriez en avoir besoin dans votre travail de la journée !

vendredi 2 février 2007

Thermodynamique du champagne et de l’innovation !

Au mois de décembre, la Tribune publiait une excellente enquête sur la gestion des ressources humaines dans le monde des chercheurs. Particulièrement éclairé, l’auteur nous montrait le dilemme entre la liberté vitale que doit avoir cette population atypique dans l’entreprise pour pouvoir « créer » et la contrainte économique nécessaire pour éviter les dérapages des coûts.


Ce qui s’applique aux grands labos publics ou privés est aussi vrai dans de plus petites structures, que ce soit des bureaux d’études ou des PME de production. Car la problématique plus générale est bien de gérer au mieux la capacité « d’innovation dormante » présente dans toute entreprise.

Pour ma part, le champagne me semble être le meilleur outil à disposition pour comprendre ce mode d’action.

Quoi, me direz-vous, alors que le cigarette disparaît totalement des lieux de travail, vous voilà en train de promouvoir l’introduction d’un breuvage aux douces vapeurs alcooliques ?

Halte là ! Mes propos, loin de pousser à la consommation, n’ont d’autre but que de faciliter le travail des managers et autres responsables de ressources humaines dans la génération spontanée d’idées innovantes.

Donc règle numéro 1 : ne pas distribuer de manière massive et inconsidérée le précieux breuvage et plutôt penser à l’utiliser (principalement) comme un moyen mnémotechnique.

Car l’innovation est cachée dans l’entreprise, comme les bulles dans le champagne ! Faites donc jouer vos talents d’expérimentateur !

1- Regardez une bouteille fermée, « sous pression » : les bulles sont invisibles.

2- Enlevez délicatement le bouchon et, par la magie du second principe de la thermodynamique, les bulles apparaissent naturellement, là où il n’y avait rien de visible précédemment !

3- Si vous ouvrez violemment la bouteille, c’est un jet continu qui risque de vous faire perdre une bonne partie du précieux breuvage.

Il en est de même pour l’innovation : il est bien difficile de la faire éclore sous forte contrainte : les « bulles » ne sont pas très motivées ! Par contre, maîtriser le « degré de liberté » pour générer un flux régulier de nouvelles idées relève souvent d’un grand art similaire à vos talents de sommelier dans le débouchage de la dive bouteille ! Certains donneurs d’ordres devraient d’ailleurs s’en inspirer lorsqu’ils souhaitent pousser sur la voie de la conception leurs sous-traitants : trop de contraintes, notamment aux achats, bloquera le système… mais une trop grande liberté risque à l’inverse de générer des risques incontrôlés (d’où la crainte réelle d’accepter de passer du cahier des charges sur plan au cahier des charges fonctionnel).

Un dernier point concernant la nécessité de faire évoluer son « pool » d’innovateurs : laissez le champagne s’éventer et vous obtiendrez au bout d’un certain temps un honnête vin blanc, sans grand charme… il n’y aura alors d’autre solution que d’ouvrir une nouvelle bouteille ! A bon entendeur ….